J’ai appris hier soir que le député de ma circonscription, Patrice
Prat, avait démissionné du PS et siégerait jusqu’à la fin du mandat chez
les non-inscrits.
Lors de ma « jeunesse » politique (au début), je
soutenais aux élections cantonales mon ami, apparenté de droite. Patrice Prat
était notre adversaire. La campagne avait été rude. Patrice Prat avait gagné,
mon ami avait perdu. Mais il y a eu entre eux, de deux camps différents, un
respect et une amitié républicaine qui m’avait touché.
En 2012, je n’ai pas voté pour Patrice Prat, restant fidèle
à mon camp politique (même si humainement je n’avais pas une affection pour le
candidat de droite…). Pour autant, je n’ai jamais oublié les relations très
courtoises, républicaines, voire amicales que j’avais eu avec l’homme, le
conseiller général, le maire de la commune la plus au nord du canton. Et je n’ai
jamais oublié son attitude à la mort de mon ami, qui entre temps était devenu
maire de mon village.
Les divergences ou positionnements politiques ne doivent pas
avoir d’impact sur les relations entre les hommes, sur l’affection et le
respect que l’on peut porter à tel ou tel. Mon respect est d’autant plus fort
après la position très digne de Patrice Prat.
A côté de ça, nous voyons des députés socialistes qui ont
braillé contre une loi en laquelle ils ne croyaient pas, mais qui se sont accrochés
à leur siège et à leur possible investiture l’an prochain comme une moule à un
rocher. Absence totale de courage politique. De courage tout court.
On apprend que les tractations commencent, que les
manœuvres entre Hollande et Aubry débutent pour préserver ce qui peut l’être
pour 2017. Et on commence à recaser
les copains. La parole politique, les convictions, la « république
irréprochable » et « le changement c’est maintenant »… ils ont
de quoi être écœurés à gauche, je les comprends…
Je tire mon chapeau à Patrice Prat. En tous cas l’homme a
mon respect sincère.