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mercredi 18 juillet 2012

Montebourg versus la Loi Chatel (et les consommateurs) ?


Comme toujours, Numérama pond un article très intéressant et incisif, à propos des tergiversations du gouvernement sur la loi Chatel. Excellente loi qui assurait notamment gratuité des consommateurs au temps d’attente des hotlines des opérateurs, et certaines protections au consommateur. Tout n’était pas parfait, loin s’en faut, mais c’était déjà un excellent début.
Mais apparemment, le gouvernement, via les ministres de Montebourg et Pellerin, souhaiterait remettre à plat une loi qui a fait du bien au consommateur.

Aujourd’hui, Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin avait convoqué invité les dirigeants des 4 opérateurs mobiles. Cette réunion faisant suite à l’annonce de divers plans sociaux dans le milieu.
Tous sont venus, sauf Xavier Niel. Comme le rappelle Numérama : 
« Free est accusé par le ministre Montebourg d'être responsable de la destruction d'emplois dans le secteur des télécoms par sa chasse aux prix forts, alors que l'opposant Montebourg s'était félicité de l'effet de l'arrivée de Free sur le pouvoir d'achat des Français. ».
Arnaud Montebourg, la sincérité à l’état pur…

D’après Numérama :
« Le gouvernement voudrait remettre à plat la loi Chatel qui, depuis le 1/06/2008, impose notamment la gratuité des temps d'attente des hotlines des opérateurs. « L’intention du gouvernement est de remettre à plat, de détricoter la loi Chatel et d’alléger les contraintes des opérateurs à l’égard des consommateurs » indique une source proche du dossier à La Tribune. Dans ce cadre, le gouvernement pourrait aussi rayer l'article qui permet aux consommateurs de se libérer avant terme de leur engagement de 24 mois, en ne payant que 25 % du montant restant dû après la première année.
En contrepartie, les opérateurs s'engageraient à re-localiser en France leurs centres d'appel, pour (re)créer environ 12.000 emplois en France. »

Le consommateur que je suis commence à l’avoir mauvaise… Très mauvaise. Et j’espère qu’il ne s’agit que de rumeur, parce que ça me paraitrait assez grave. Un « redressement productif » au détriment total du consommateur, est ce bien moral ? (nouveau sujet pour la commission Yoyo)

Le reste de l’article de Numérama se passe de commentaires… Oui, c’est caustique. Mais c’est pas eux qui ont commencé…
« Mais il faut aller plus loin ! Tout cela manque terriblement de courage politique.

Pour le redressement productif en France, il faut obliger les opérateurs mobiles à livrer des services de piètre qualité, buggés jusqu'à la moelle, pour contraindre les consommateurs à appeler plus souvent leur hotline, désormais payante. Ainsi non seulement les emplois seront recréés en France, mais en plus de nouveaux emplois seront créés pour répondre à un nouvel afflux d'appels. Et tant pis pour les emplois qui seront détruits dans d'autres secteurs sacrifiés par les économies que devront faire par ailleurs les mêmes consommateurs, au pouvoir d'achat limité. Qu'importent les arbitrages, tant qu'ils sont faits au bénéfice des opérateurs mobiles et de leurs employés de plateformes d'appels au travail aussi stressant que sous-payé.

Nous proposons aussi que les forfaits illimités à bas coût soient interdits et que les opérateurs mobiles aient l'obligation de dégager davantage de marge opérationnelle pour payer leurs salariés et leurs actionnaires. Songez qu'au premier trimestre 2012, SFR seul n'a dégagé que 561 millions d'euros de résultat ajusté, ce qui ne lui permettrait d'embaucher qu'entre 100 000 et 150 000 salariés au SMIC si tout était réinvesti dans l'embauche. Dans ces conditions, il est logique de faire payer la perte d'emplois aux consommateurs.

Il faut aussi interdire les forfaits à moins de 10 Euros. Comment peut-on accepter qu'en France, un opérateur vende un forfait de 2 heures à 2 euros par mois, alors que les titulaires du RSA ont un forfait social de 10 euros par mois généreusement négocié par le gouvernement ? C'est faire de la pauvreté avec la pauvreté que de faire payer aux pauvres moins que ce que les pauvres peuvent se permettre.

Et si l'on cherchait bien, nous trouverions ainsi plein d'autres idées, pour relancer la France !

Allons, monsieur Montebourg, Madame Pellerin : du courage ! Allez au bout de vos convictions et de vos idées. »
Le citoyen que je suis n'était pas forcément optimiste de l’arrivé de ce nouveau gouvernement. Le salarié non plus. Quant au consommateur...