Négociation mode soviétique

Dans les manuels de management modernes, on trouve toujours des chapitres sur la “communication non violente”, le “gagnant-gagnant” et autres douceurs. 

Mais dans les manuels soviétiques — si tant est qu’ils en aient écrit — la règle tenait en une phrase…

Cette phrase venait du sympathique Andréi Gromiko. Wikipédia nous aide bien, ce monsieur sympathique était diplomate soviétique et a été ministre des affaires étrangères sous pleins de démocrates russes, entre 1957 et 1983 (sans discontinué, quelle exemple de stabilité !). 

Exiger le maximum et n'ayez pas honte d'exagérer dans vos demandes. N'épargnez pas les menaces, puis proposez des négociations comme issue à la situation : il y aura toujours en Occident des gens pour mordre à l'hameçon. 

Voilà. Un mode d’emploi. Simple, direct, sans fioritures.

Ça rappelle furieusement certaines méthodes qu’on connaît aussi chez nous : partis politiques, syndicats... On commence par la guerre totale, on menace, on casse deux trois trucs… puis, sourire aux lèvres, on propose de “négocier” comme si de rien n’était. Avec un flingue sur la tempe et quelques cadavres sur la chaussée. 

Y a pas à dire, ils sont forts les soviétiques. 

(phrase lue dans le Point de la semaine dernière : dossier intéressant sur bon président Poutine)

De Laudun à Moscou

Drôle de journée. Pendant que je taillais mes oliviers, je me faisais cette bête réflexion locale et politique.

A deux pas de chez moi, le village de Laudun votait. La majorité précédente a volé en éclat, pour pleins de raisons. Certains familiales, puisque certaines personnes dans le coup, qui ont déjà fait exploser la majorité dans mon village d'enfance, ont tenté le même coup à Laudun. 

Sauf que cette fois, ça ne marchera pas pour elle.

J'ai de l'affection pour le maire (futur ex maire) de Laudun. Mais il a commis des erreurs. On ne se met pas à dos et celui qui nous a mis en place (l'ancien député maire qui est un homme respectable), et ceux qui ont cru et travaillé pour nous. 

Je n'ai pas grande affection pour le Parti Socialiste en tant que tel, mais ses militants ont des valeurs et une certaine idée de la fidélité. Je ne parle pas de ceux qui vivent ou ont vécu sur le dos de la bête parti socialiste (ces gens là sont à vomir). Mais de ceux qui croient au message et aux valeurs de Jaures. 

Ils sont respectables, et quand on les prend pour des billes en allant un coup en Marche, un coup on ne sait pas trop où, on perd.

J'ai une affection personnelle pour celui qui devrait être élu ce soir maire de Laudun, c'est un copain. Donc personnellement je n'ai aucun soucis et je gagne sur les deux tableaux.

Mais je trouve dramatique que dans mon coin, déjà 4 villes ou villages aient eu des élections municipales avant. Et entre mon village d'enfance et Laudun, il y a des modes communs assez détestables.

Et un vol Air France Roissy - Moscou plus loin, on vote aussi en Russie.

Je poste une photo de mon voyage il y a quelques années à Dimitrovgrad. J'en garde un fort souvenir. Mais aussi des discussions avec les russes que j'avais vu, et avec qui j'avais discuté.

Beaucoup me paraissaient idolâtrer Poutine. Celui qui a eu Sarkozy et Hollande (aujourd'hui Macron) président n'avait pas grandes leçons à leur donner, mais je pense comprendre les sentiments qu'ils ont pour quelqu'un qui a remis leur pays et leur nation (qui est immense et belle) au sommet du monde.

Et je pense aussi que le français n'a aucune leçon à donner. La Russie n'est sans doute pas la même démocratie que la France. Mais avons nous vraiment tant de leçons à donner au monde que ça ? 

Laudun Moscou. C'est loin. Et pourtant...