Voilà donc les
principaux points du
comité Balladur sur l'organisation territoriale de la France dévoilés. Une petite image, tirée du
Figaro, qui explique assez bien les projets. Applicable à 2014 tout ça, on a le temps de voir.
Déjà
les réactions ne se font pas attendre. Majoritairement, une impression de
méfiance globale contre ces propositions. Ca me rappelle presque le rapport Atali, avec une violence moindre. Mais quand même : généralement, les
réactions ne sont pas positives. Les mauvais esprits pourraient aussi y voir les élus locaux, barons et autres, qui ne veulent pas se laisser déposséder de leurs jouets...
J'ai amicalement moqué mon copain
bloggueur Nicolas ce matin, en le traitant de "
conservateurs". Lui aussi est contre ce projet, parce qu'il "n'apporte rien". Donc comme il n'apporte rien, pourquoi tout bouleverser ?
Je suis obligé de constater que sur le fond, je suis totalement d'accord avec lui. Je le paraphrase, mais
le changement pour le changement,
ça sert à quoi ? En ajoutant le fait que la taille des régions n'est sans doute pas la raison principale du peu d'attrait de certaines d'entre elle.
Cette impression du changement, parce qu'il faut changer et faire quelque chose, c'est un peu une constante dans l'attitude de Nicolas Sarkozy. Il bouge toujours. Toujours bouger, car si on ne bouge pas, on meurt. Enfin, des fois, ne pas bouger évite de faire des conneries. Balancer l'idée de réduire le congé maternel, ou de supprimer la TP et de la remplacer par la taxe carbone, peut être cela aurait pu mériter un peu réflexion avant de balancer de pareils pavés.
Le
mouvement perpétuel n'apporte pas que du positif. Un peu de calme, pour tout le monde, ça apaiserait une ambiance lourde. Et "la réforme" à tout va, à tous prix, désolé, mais ce n'est pas un programme. Et en tous cas pas une bonne politique.
Je ne prône pas par là le conservatisme. Mais entre l'ordre imparfait et le désordre volontaire et perpétuel. Je préfère le premier. En ajoutant le fait
qu'une réforme qui apporte plus d'inconvénients que d'avantages, et qui fait que la situation demain, pour tout un chacun, sera plus mauvaise que celle de hier,
ce n'est pas en soit une bonne réforme.
Et on peut dire ça en acquiesçant sur le constat que la société française, sclérosée en pleins de points, mérite d'être bougée et réformée. Mais là encore plus que le fond, c'est la méthode qui peut être contestée : pas n'importe comment. Pas à n'importe quel prix.
Je reviens sur le comité Balladur.
Ma région n'est pas impactée. Mon village du Gard Rhodanien restera dans le
Languedoc Roussillon tout en étant provençalement tourné vers Avignon. Montfaucon est attiré par Orange, Roquemaure par Avignon. Et administrativement, c'est Montpellier ou Nimes qui nous dirige. On est plus proche d'Arles et de Marseille que de Perpignan ou Narbonne. Mais c'est comme ça. On est Languedocien.
Personnellement, j'en suis ravi. Je me sens Languedocien. Mais je me sens aussi profondément Provençal. Et la proximité de l'Ardèche (
Rhône Alpes, troisième région, un carrefour je vous dis) me donnerait presque des sentiments ardéchois ou cévenols.
D'ailleurs,
où est le Gard ? En Provence ? C'est camarguais ou cévenol ? Languedocien ? Ben c'est un peu tout. Roquemaure est provençal. Beaucaire camarguais. Y a la mer. Y a le Vigan. Ales est presque lozérien. Pont Saint Esprit quasi ardéchois. J'oublie pleins d'autres coins, qui font que le Gard n'est finalement pas bien différent de pleins d'autres départements limitrophes. A cheval entre plusieurs cultures.
Alors les limites administratives ? Franchement...
Enfin, le
mille-feuille des collectivités territoriales... Depuis que je m'intéresse à la politique, j'entends parler du mille-feuille des collectivités territoriales. Et depuis ont été crée les communauté de communes ou d'agglomérations...
Faut il supprimer des régions pour alléger ce gloutonneux gâteau ? Si cela passe par une disparition des historiques et hautement légitimes Picardie et Auvergne, la réponse est non. Faut il supprimer des départements ? Quelque part, je pense qu'il faut que le citoyen garde un échelon humain entre la commune et la région, lointaine. Faire s'éloigner du citoyen les organes de décision, c'est prendre le risque de généraliser le "
syndrome de Bruxelles". Une entité où tout se décide, mais loin du peuple et sans lui... Un nid à populisme...
J'aurais un avis sur la question. Assez choquant pour certains. Même pour moi, attaché à mon village d'enfance... Mais je pense que supprimer, ou plutôt
fusionner certains villages, pourrait être une première piste. Certaines communes de 300, 400 habitants, avec structures administratives propres, pourraient être fusionnés à d'autres communes. Sans perdre leur identité propre.
Cela a été fait à l'échelle de grandes villes. Romorantin-Lanthenay dirigée par un maire ami
(bien que socialiste, comme quoi), Cherbourg-Octeville. Et puis dans le passé, combien de villages se sont crées autour de deux clochers ? Ma belle famille est originaire de
Saint Hilaire Cusson La Valmitte. Village de 261 habitants. Qui rassemble trois hamaux
(saurez vous les retrouver ?).
Les exemples de regroupements de hameaux, y en a pleins...
Alors pourquoi, lorsque deux villages de 1200 habitants sont côtes à côtes, avec des familles composées d'enfants des deux communes, ne pourraient elles pas fusionner ? Ca fera des élus de moins ? Ca fera des guerres de clochers ? Peut être. Ca ne durera pas bien longtemps, ou alors en devenant guerre de quartier comme il y en a tellement.Mais si ces regroupements sont fait avec intelligence et concertation, et avec respect de l'histoire de chacun, cela peut permettre un meilleurs équilibre des territoires. Et peut être une meilleure gestion des communes, dotées ainsi de plus de moyens. Et pour les administrés, peut être garantie de meilleurs services...
Une idée simple, comme ça. Je ne crois pas que le comité Balladur ait réflechi à ça. Mais le village, c'est petit pour eux... Non, eux ils voient le
grand Paris, pas le grand Pont Saint Esprit ou le grand Aramon... Tellement plus humains, ces "grands villages".
Mais pour conclure, je recopie la conclusion de copain Nicolas :
arrêtons de modifier les constitutions ou les institutions pour le principe. Pour la simple volonté de "faire des réformes".