Quand bien même
je n’étais pas dupe, n’ayant jamais été convaincu par le parti socialiste sur
ces questions de morale politique.
Le Canard Enchainé a sorti l’histoire de la ministre Yamina
Benguigui et de son Falcon (pas moi, l’avion). 140000 € pour un déplacement au
Congo, alors que la charte de déontologie gouvernementale avait mis en avant
l’utilisation d’avion de ligne pour les déplacements à l’étranger.
L’acte de cette ministre à l’utilité très incertaine (mais
au coût évident) pourrait être comparé, toute proportion gardée, à celui
d’Alain Jouyandet.
« J'ignore dans quelles conditions elle a pris ce Falcon
mais enfin, j'imagine qu'il n'y avait pas d'autre choix possible… ». J’imagine…
Donc je ne suis pas sure. Donc en fait je ne sais pas. Mais je parle, alors que
je pourrais me taire. « J’imagine qu’elle n’avait pas le choix ». Mais si par
hasard le choix avait été possible ?
« … Connaissant Yamina Benguigui » qu’elle ajoute, la porte
parole du gouvernement. Pour Alain Jouyandet, l’opposition s’était déchainée :
délit de sale gueule, un ministre de droite de Sarkozy, pensez-vous… Par
contre, là, c’est « Yamina Benguigui » : c’est pas pareil papa ! La
connaissant, elle ne peut pas avoir fauté. Fermez le ban, plus de discussion
possible, merci d’être venu…
« Moi, ce que j'en vois, c'est une collègue ministre
complètement investie dans ses dossiers ». Sans doute Alain Joyandet et
Christian Blanc étaient aussi des ministres très investis dans leur dossier… Je n’ajouterais pas «
les connaissant », puisque j’ai été sévère à leur encontre.
La défense du porte-parole est maladroite. Je n’aurais rien
dit sur cette histoire finalement pas bien grave de Yamina Benguigui. Mais la
communication de campagne très axée sur « le Changement c’est maintenant » et «
les dérives à la Sarkozy c’est fini » m’amène à avoir envie d’être sévère,
surtout quand je lis cette défense affligeante de Najat Vallaud-Belkacem.
Qui ne met en avant finalement qu'un seul argument : Yamina Benguigui ne peut pas avoir fauté parce que c'est Yamina Benguigui.
Qu'elle est ministre de Hollande, et que quand on est ministre de
Hollande on ne peut fauter. Clair, définitif. Fermez le ban,
applaudissez, et au revoir à bientôt. J'ai le droit d'être amer.
Attendons la suite… « les connaissant », on peut ne pas être
optimiste…