Je suis malheureux. J'avais écrit un super billet, mais seules la première phrase et la photo sont parues. La blogosphère et la France vont être privée de mes fécondes réflexions très pertinentes de ce matin.
Aucune trace de sauvegarde de cette prose qui aurait honoré la politique et la République. Je vais quand même essayer de réécrire ce que j'avais crée ce matin, un texte magnifique, émouvant par moment. Quel grand malheur...
Plus sérieusement, j'avais exprimé évidemment ma satisfaction de voir le départ de ceux qui ont contribué à toutes les défaites de la droite. La bande à Copé, Dati, Morano et consorts. Une droite forte en gueule, mais pas en acte. Une droite qui préfère la bataille verbale et la politique politichienne au sérieux et au digne. Une droite qui a été désavouée assez fortement par le corps électoral, mais qui a été confirmé par les militants lors de ces dernières élections internes de l'UMP grotesque et affligeante.
Qu'on en termine avec cette droite est une bonne nouvelle. Si elle est remplacée par des gens sérieux, c'est super. Cela semble le cas.
Ces militants d'ailleurs... C'est incroyable combien les militants de droite, de gauche, de vrauche, sont comme les politiques qu'ils supportent fanatiquement et pas toujours intelligemment. Déconnectés d'une réalité toute bête : ceux sont les électeurs qui, au dernier moment, ont le mot final. Et qu'une campagne ne se gagne pas en insultant l'adversaire et celui qui ne pense pas comme lui, mais en tentant de convaincre un maximum de personnes que les idées et les valeurs que l'on défend sont bonnes, sont les bonnes.
Lorsque je lis ces militants qui insultent les abstentionnistes et se disent avoir honte de leur pays qui a mis le FN en tête, je me dis que c'est foutu pour eux et pour ceux qui supportent. Ils n'ont rien compris.
C'est un peu ce qui m'inquiète par contre : que l'UMP se replace dans les mains de ses militants. Ils ont permis la reconduction de Copé en 2012 après qu'il ait contribué à détruire la droite républicaine. Ils ne sont pas à une prochaine connerie près.
Les socialistes ont un peu montré la voix : je pense que les militants socialistes auraient voté Aubry pour la primaire. Ils auraient eu une campagne à gauche, youpi. Mais je pense qu'ils auraient pu perdre. Le corps électoral de gauche a choisi Hollande, qui avait plus de chances de gagner. Bon, le résultat est consternant, mais le pouvoir a été repris...
J'appelais de mes vœux le retour d'une droite républicaine digne et sérieuse. Qui se retrouve avec le centre droit, qui travaille bien depuis 2012.
Ferme sur ses idées et ses valeurs. Pas uniquement en gueule et en discours : en acte aussi. Sur la sécurité, sur la lutte contre les fraudes, en insistant et en promouvant ceux qui travaillent et qui produisent, protégeant la famille et les gens honnête, avec une politique industrielle et de recherche à long terme et ambitieuse, etc, etc... Pleins de choses.
Mais pas de manière caricaturale non plus : l'épisode "manif pour tous" n'a pas été convaincante. Ni sur le fond, ni sur la forme.
Et surtout, une manière sérieuse de faire de la politique. Pas des grands mots et des grandes phrases à la con, clivante, simplement pour faire applaudir le militant et faire enrager celui d'en face. Une manière digne, qui donne envie de suivre.
Je ne suis pas naïf. Je sais très bien que la droite aujourd'hui, comme la gauche entre 2007 et 2012, n'a pas pour objectif de travailler. Elle a simplement pour objectif de reprendre le pouvoir en 2017. Et de la même manière que le PS il y a deux ans, elle n'aura pas grand chose à faire pour profiter du ras-le-bol contre Hollande et les socialistes, qui ne manquera pas de les balayer dans 3 ans.
Mais si elle ne se refonde pas, cela ne servira à rien. Ni à eux, ni à la France.
Enfin, ceux sont mes simples opinions... Je ne dis rien de plus que ce que je dis depuis 7 ans.
Je suis content de voir des gens sérieux à la tête de l'UMP. Qui n'ont pas pour objectif de faire une course bête derrière le FN : l'UMP serait bien inspiré d'inviter ses militants qui n'ont pas le courage de s'afficher FN d'aller voir ailleurs. Si le PS veut faire pareil avec les siens d'extrême gauche, les partis républicains en sortiront renforcés.
J'espère que cela amènera des jours meilleurs. Mais bon, l'espoir n'empêche pas d'être réaliste... (et bon... j'y crois, mais bon...)