Quelques réflexions personnelles et modestes sur la victoire de Trump aux Etats-Unis...
Qui auraient pu être illustrées par les gros yeux pleins de surprises que j'ai fait au réveil, en arrivant devant la TV vers 6h20 dans le salon. Falconette regardait BFM et il était inscrit en gros "net avantage pour Trump". Mes gros yeux sortant du sommeil accompagné d'un "ben putain !" qui furent mes premiers mots de ce jour ont été pour ma douce épouse la meilleure analyse politique qu'elle a eu cette journée. Je ne suis guère allé plus loin au boulot...
Au boulot c'était évidemment le sujet. Sur mes réseaux sociaux et en particulier mon Facebook également.
En parlant de mon Facebook, je ne parle jamais politique ou actualité dessus. C'est un endroit où j'ai envie de profiter de mes amis et des gens que j'aime, pas pour débattre ou polémiquer sur tout et n'importe quoi. J'avoue que j'ai vite lâché quand j'ai vu que mon mur devenait l'agora d'indignation et de leçons politiques parfois un peu rapides...
D'une manière générale, je ne sais pas si comparer le 11/09 et le 09/11 est très intelligent. Je ne sais pas si comparer l'élection d'Hitler à celle de Trump est très fin. Je l'écris car je l'ai souvent vu. Et que je pense qu'un peu de modération, à défaut d'un détachement dont j'ai beaucoup fait preuve aujourd'hui, ferait du bien à la planète...
Ensuite, je pense qu'une élection qui se base sur la diabolisation de l'adversaire et sur son dénigrement, ça ne marche plus. Les clips de people qui se pressent pour alerter l'électeur, on a vu ce que cela donnait le 21 avril 2002 en France.
La photo de l'adversaire avec la bouche grande ouverte qui est peu à son avantage, pour le moquer et le ridiculiser, visiblement ça ne marche pas. Le portrait de Trump fait à partir de 500 bites est sans doute très rigolo et artistiquement une prouesse. Mais électoralement ça ne marche pas.
Au final, j'ai l'impression d'avoir plus vu les dangers que pouvaient représenter la victoire de Trump que le bien pour l'humanité et les USA incarner par la victoire de Clinton. J'ai bien compris qu'il était ridicule et qu'il avait des défauts humains (que je juge) rédhibitoires pour la fonction présidentielle. Mais je n'ai toujours pas saisi en quoi Clinton aurait été mieux pour son pays. Peut être le problème, il est là.
En ce qui me concerne, je n'aurais sans doute pas voté Trump s'il avait été candidat en face de moi. Mais je n'aurais pas eu plus envie de voter Clinton non plus.
Enfin, il y a cette note d'élection imperdable qui m'est chère. En ayant perdu une d'élection imperdable, je me considère légitime pour en parler... Jamais Trump n'aurait du gagner. Ce qui signifie que jamais le candidat en face de Trump n'aurait pu perdre cette élection. Boom dans la figure...
Quel impact pour en France ? Un premier : déjà j'ai un peu plus la trouille pour les primaires de la droite et pour l'élection présidentielle. Car je me dis qu'Hollande pourrait très bien être réélu finalement, que Sarkozy pourrait très bien rafler la primaire de la droite.
Puis un deuxième : autour de moi, pas mal m'ont dit qu'ils iraient voter aux primaires aujourd'hui. J'ai vu un collègue que je sais de la même droite que moi sur le site des primaires pour chercher son bureau de vote. Il n'avait pas l'intention d'y aller, et finalement il m'a dit qu'il amènerait toute la famille payer ses plusieurs fois deux euros.
Une conclusion enfin. Je ne supporte pas cette insulte que l'on fait à l'électeur qui ne vote pas comme on aimerait qu'il vote. Au référendum de 2005, les nonistes ont été traités comme de la merde par le camp d'en face et les médias. Les anglais sont considérés comme des cons pour le Brexit. Idem ceux qui votent pour le type d'en face, qu'il soit de droite, de gauche, du FN, etc...
Mais qui sommes nous pour juger ? Nous qui avons porté des Sarkozy ou Hollande à la présidence de notre République ? J'ai les boules d'avoir perdu les élections municipales, mais de quel droit puis je considéré que les électeurs de mon villages sont des gros connards ? N'est ce pas moi le responsable, qui n'a pas été capable de démontrer que ma liste était la plus à même de leur apporter le bonheur ?
"Modeste" est dans mon titre. Il faudrait l'être, modeste. Nous ne le sommes pas. Comme en 2002 où une partie de l'électorat a été insulté, on fait pareil.
Alors que moi j'essais toujours de me poser la question : pourquoi ne sommes nous plus écoutés ? Pourquoi les modérés, les raisonnables, les raisonnés, ceux qui veulent essayer de mettre un peu d'intelligence, d'humanité et de réflexion dans le bouzin, nous ne sommes plus entendus ? Pourquoi c'est le clivant, celui qui insulte, l'outrancier, qui est écouté et qui gagne au final.
C'est la faute des électeurs ou de ceux qui sont devant les électeurs ? Pour moi, ce n'est pas Trump le danger. Ce n'est pas les électeurs américains qui sont fautifs.
Mais je me trompe peut être, et je n'ai aucune solution à apporter...
Par contre, j'ai écrit un long billet. Ca faisait longtemps...