mercredi 2 juillet 2025

Morceau de vie pro : Le GPS dans la brouette

Aujourd'hui, j'ai trouvé un créneau pour une réunion avec ma N+1
. C'était level "chercher un rdv chez un dermato avec Doctolib" : trois semaines pour lui trouver une heure. Management de proximité...
C'est dingue comme je suis sorti de cette réunion comme on sort d’une pièce mal ventilée : Je n’attendais rien. Et pourtant, je sors déçu et amer. C’est peut-être ça, le nouveau monde professionnel : décevoir et frustrer, même quand il n’y avait déjà plus grand-chose à espérer. 

J'ai été manager. Y a une chose que je me refusais à faire c'était de mentir. Et étant dans le milieu nucléaire, je mets en avant la base de la sûreté : douter, s'interroger. J'avais en face de moi quelqu'un qui a été une amie, et qui aujourd'hui est devenue un monstre politique. Qui ne doute de rien, vérité absolu. Et qui ment. De manière consciente ou inconsciente, je ne sais pas. Mais quand on s'arrange à ce point avec la vérité, j'appelle ça du mensonge. 

Et au final, comme en niant la vérité "tout va bien il n'y a aucun problème", nous en sommes revenus au séminaire professionnel où à la fin, celui qui avait un problème était celui qui disait qu'il y avait des problèmes. C'est à dire moi, qui ne "vait pas bien". CQFD. 


Alors oui, j'ai été dans le cynisme et l'ironie. Mais c'est dur car je sais que c'est la dernière arme que l'on a avant d'exploser comme une baudruche. Le cynisme, quand il est inconscient, est souvent la dernière route vers la quatrième porte qui mène au burn out. En étant conscient, je me dis que je me protège de fait. 


Nous parlions de la réunion de service de la veille, où "l'arrangement avec la vérité" était vu de tous.Ce n’était pas une réunion. C’était un manège pour hamster : chacun dans sa cage, chacun dans son couloir, à tourner en rond avec application, en espérant qu’un jour on nous dise pour quoi on court. Et surtout prière de ne rien dire. D'ailleurs, j'ai rarement vu autant d'énervement quand quelqu'un disait que ça allait mal. Mais non, tout va bien. Circulez y a rien à voir. 
Hier je me suis tue. A un moment c'était tellement loufoque que j’ai failli rire. Mais on ne rit pas dans les enterrements de bon sens. Surtout quand au fond de soit on souffre un peu. 

Pendant l'entretien de 1 h (non en fait 55 minutes car la chef avait mieux à faire), j'ai essayé de rester calme et digne. Présent. Poli, peut-être même trop. Mais j’ai vu. J’ai senti. Et je crains exploser très vite. 
Parce qu’à force de faire semblant d’être consultés, on devient sourds à sa propre voix. 

Enfin, ce soir je suis allé pousser des poids. J'ai perdu de la masse musculaire.Demain je me léverai avec un mal dans les pecs, dans les cuisses, dans le dos. Mais ça sera de la bonne douleur. 
Mieux que celle que j'ai dans le ventre ce soir. 

6 commentaires:

  1. Cynisme et ironie ne sont pas toujours mauvais, peuvent même être d'excellentes armes de défense et ainsi s'éviter la colère qui est toujours mauvaise conseillère et contre-productive, comme chacun sait.
    Si tu pousses de la fonte tous les soirs, je ne te donne pas une semaine pour retrouver la musculature d'Arnold-Terminator.. 😉

    Galatine.

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    1. Tu as raison Galantine. Le risque c'est quand le cynisme est inconscient.

      J'ai joué le con. Ca flattait. Une personne qui ne supporte pas d'avoir tort alors qu'elle a immense majorité et les faits qui montrent qu'elle fait des connerie, et qui te dis qu'elle a raison, quoi faire ?
      Laver les oreilles à un ane te fait user du savon pour rien.

      Après plus sérieusement. Ma balance magique... C'est pas le poids qui m'a dérangé. Quand tu passes six mois à picoler le soir et à ne rien faire parce que pleins de raisons qui sont valables, mais le résultat est.
      Non c'est voir que la masse musculaire est au dessous de la normale. Je ne veux pas être Arnold (que j'adore comme Sylvester, enfant des années 80... :) ). Mais juste les muscles font travailler le corps.

      Je sais que je vais prendre du poids. Mais du bon poids qui m'en fera perdre plus tard.

      Après ça a super marché y a 10 ans et y 5 ans. Je ne sais pas si ça marche toujours.

      Par contre j'écris en ayant mal aux tétés. C'est bien. Demain j'aurais mal au cucu mais pas pour de mauvaises raisons. Et je soigne mon pied, donc je peux pas courir.

      Merci en tous cas c'est sympa :)

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  2. J'ai renoncé aux entretiens objectifs avec ma hiérarchie depuis 2006. Ca fait un bien fou.

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    1. Comme j'ai dit, je t'attendais rien et je suis quand même déçu... Pourtant j'ai eu des chefs remarquables. Là ce n'est pas le cas

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    2. Nicolas est de très bon conseil.
      C’est également ce que je ferais.
      Tort ou raison peu importe, le résultat ne change jamais, retour à la case départ sans avancer d’un pouce.
      A se taper la tête contre le mur pour toi qui voudrait avancer.
      Hélène

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    3. Oui Nicolas est toujours de bon conseil.

      Après j'ai la faiblesse de croire en l'humain et bien que manager il y a un humain derrière. Qui était hier une amie.
      Quand j'ai été manager, je ne pense pas avoir renoncé à mon humanité. Sans doute pour ça que je ne suis plus manager...

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