Vieux tag, qui date de Noel. Rubin et Arnaud m’avaient taggué sur la question suivante : « Quels espoirs placés vous en le Modem ? ». Je cite la question de mémoire.
Je profite d’être absent du net, via les fonctions de publication en différé de Blogger, pour répondre.
Ma réponse est simple. Des espoirs, je n’en ai globalement aucun. Ou plutôt guère différents de ceux que j’ai vis-à-vis du PS ou de l’UMP, etc… Que cela soit un parti républicain qui pense d’abord au bien du pays, et qui apporte sa pierre pour que demain soit moins désagréable à vivre qu’aujourd’hui. Si c’est l’UMP ou le PS ou le Modem, quelque part qu’importe, si leur action nous permet d’avoir un ciel plus bleu ?
Par contre, je me pose des questions sur le Modem et François Bayrou. Et j’ai certains avis que je voulais exprimer dans un billet. Posément, tranquillement.
Au début il y avait l’UDF…
Tout part de là pour moi. Et sans doute cela pose beaucoup de problème aujourd’hui.
J’en reviens à la phrase du congrès de l’UEM à Toulouse, le 5 ou le 6 Février 2002. C’est vieux : à l’époque, Philippe Douste-Blazy était une star qui devait apporter l’UDF sur un plateau à Jacques Chirac. Le cadeau dans le mariage UDF – RPR pour la création de l’UEM avant, UMP aujourd’hui. N’oublions jamais qu’avant Sarkozy, c’était Chirac le chef… Donc Douste-Blazy voulait apporter tous les centristes dans le « parti unique ».
Tous, sauf un, François Bayrou, qui aura prononcé, sous les sifflets de ceux qui sont devenus groupys sarkozystes avant d’avoir été chiraquiens inconditionnels (la politique fait valser les convictions…) cette phrase pour moi culte et fondatrice :
Et François Bayrou, homme de droite entouré d’autres personnalités de droite, devient finalement l’opposition à lui tout seul. Triste PS qui a perdu un Jospin pour trouver pleins de petits chefaillons autour d’un pathétique Hollande. Et François Bayrou guerroie, avec un matelas d’une trentaine de députés. Efficacement d’ailleurs, même si ça n’empêche pas des conneries que l’on paye encore aujourd’hui. Sur les privatisations des Autoroutes. Sur les modifications de mode de scrutin, européen ou régional. Sur le CPE. Sur un budget sans cesse en déficit. Et quand Sarkozy arrive au firmament, sur la respectabilité et le respect du politique envers le peuple, sur la collusion entre pouvoir et médias. François Bayrou se donne une image, une posture.
Mais surtout, pour l’électeur de droite paumé, François Bayrou apporte une alternative. Alternative qui séduit aussi une gauche républicaine en quête de chef, et qui voit l’opposition socialiste se fourvoyer dans la démagogie et les querelles d’appareil.
Il n’en demeure pas moins que Bayrou reste un homme de droite. Ancien ministre de Balladur et de Juppé. Un démocrate chrétien libéral. Et chef d’une UDF qui aura comporté en son sein des personnalités aussi diverses que des radicaux, des Borloo, des Madelin, des de Villiers, des Méhaignerie ou Boutin. Une confédération de courant divers, mais quand même « de droite ».
Pour moi, c’est le départ de tout. Le Modem, avant, c’était l’UDF. Lors de la présidentielle, il a été rejoint par certaines personnes de gauche (Benhamias), mais avant tout par des gens de droite. Lepage, ancienne ministre de Juppé, Goulard, Dupont Aignan, et les futurs « Nouveau Centre ».
Ca me plaisait bien. Il y avait une alternative à la droite UMP, qui ne pensait que ce que pensait le chef tout en haut, qu’il s’appelle Chirac ou Sarkozy. Et qui dérivait vers un libéralisme franchement atlantiste en fin de mandat. Même si 2003 aura été le grand moment de la guerre en Irak où il était source de fierté, pour moi, d’avoir un Chirac à la tête du pays, quand bien même ma route idéologique aura dévié de la sienne.
Cette alternative s’appelait François Bayrou. Mon billet d’avant élection présidentielle le concernant partait sur ce postulat. La candidature 2007 proposait deux candidats de droite au premier tour. L’un soutenu par des gens dont je partage la vision, et l’autre libéral atlantiste. Deux candidats de droite.
Peut être le hiatus d’aujourd’hui part de là. Un parti de droite qui ne sait plus où il est aujourd’hui.
Nicolas Sarkozy, plus petit dénominateur commun.
L’UDF est morte entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2007. Beaucoup de soutiens de François Bayrou l’ont quitté dés lors que ce dernier a décidé de ne pas voter Sarkozy au deuxième tour. On en revient au hiatus initial : François Bayrou candidat de droite, donc entouré de gens de droite. Pour qui Ségolène Royal était pire que Nicolas Sarkozy.
Et on arrive ainsi à la création du Modem. Avec un François Bayrou qui se positionne clairement comme l’anti Sarkozy. On dépasse le cadre d’une alternative à l’UMP. Il se veut aussi alternative possible au PS. Mais en premier lieu alternative à Sarkozy.
Au départ, les journaux politiques, les enquêtes, les psychiatres, vont mettre la posture de François Bayrou sur le compte d’une inimitié profonde et ancienne entre Sarkozy et Bayrou. Des histoires de petites politiques, qui expliqueraient que les hommes ne s’aiment pas. Bah… Mais voilà, ça donne un postulat de départ nouveau : l’UDF était un parti de droite. Le Modem sera un parti « anti Sarkozy ».
Une des particularités de ce mouvement me parait être cette grande hétérogénéité dans sa base militante. Je ne parle pas de son sommet. Cela me paraissait assez incroyable de faire cohabiter des personnes aussi différentes que Benhamias, Bariani, Lepage, Begag, Cavada, Peyrelevade, de Sarnez… Depuis, Cavada est parti, Kahn est arrivé. Mais coté hétérogénéité au sommet, le PS est quand même assez remarquable quand on voit la quantité de divisions idéologiques entre ses dirigeants, qui ne sont unis que par la soif de « reprendre le pouvoir ».
Au Modem, l’unité semble se faire autour, ou plutôt contre, Nicolas Sarkozy. Et de fait contre l’UMP, dont l’historique création par Juppé – Chirac est oubliée : maintenant l’UMP c’est Sarkozy. Donc l’ennemi.
C’est surtout dans sa base militante que je suis surpris. La blogosphère Modem est une des plus active qui soit, et je retrouve dans cette dernière beaucoup de gens pour qui j’ai une réelle affection, et parfois proximité de pensée. Je pense que pour une immense majorité, ils étaient autant UDF que moi je n’étais sympathisant du Parti Communiste. Et arrive un hiatus, un autre, entre des militants qui proviennent parfois de très à gauche (plus libertaires bobo que libéral conservateur…), et d’autres, plus traditionnels UDF centriste giscardien. Mélangez de l’eau au sodium liquide, ça fait boum.
C’est pourquoi j’ai l’impression que ce qui rapproche majoritairement les militants du Modem, c’est leur détestation de Sarkozy. Ca me semble limite. Pourtant, un Dupont Aignan et un Cavada se retrouvent derrière le même cheval, alors que la divergence de leur vision sur l’Europe est un accroc fondamentalement dirimant. Donc c’est possible de se rassembler. Non pas pour une idée commune, mais à défaut contre quelque chose.
La crainte que j’ai pour le Modem, c’est donc aussi sa base militante. Ils pensent (ou ont pensé) qu’une autre manière de faire de la politique était possible. Mais cette base est disparate. Un béton qui me semble insuffisamment armé. Et composée de personnes sans doute très volontaires et sincères dans leurs convictions, mais dont certains espéraient, je crois, mieux des élections locales de 2008. Finalement, Pau a été perdu, et combien de conseillers municipaux élus finalement ? Certains avec la droite, d’autre avec la gauche…
François Bayrou, un rassembleur ?
Jusqu’au 22 Avril 2007, j’ai trouvé le parcours de François Bayrou depuis ce mois de février 2002 (cher à mon cœur) excellent. Irréprochable. Un ton juste. Et des valeurs fortes et belles, qui ont réussi personnellement à me toucher.
Après, c’était un mauvais carnaval… Basé sur une haine viscérale de Sarkozy. Et sur des combines politichiennes assez nauséabondes. Un pari que le PS s’autodétruira, alors qu’au final seules ne comptent les places qui permettent d’exister. Un pari que Nicolas Sarkozy se plantera, mais est ce quelque chose de profitable globalement pour les français que d’espérer arriver sur un tas de cendre ?
Après une lecture calme et posée, est ce Morin qui a lâché Bayrou, ou simplement Bayrou qui a donné un brusque coup de volant non contrôlé au matin du 23 Avril 2007 ? Morin et beaucoup de député UDF ont signifié leurs souhaits de voter Sarkozy. Je trouve leur choix moins choquant que l’indécent ralliement d’un Eric Besson par exemple, là encore basé plus sur la haine que les convictions profondes.
On en revient au début de mon billet : l’UDF est un parti de droite. Allez, « centre droit » si on veut. Mais un parti de droite avant tout : Giscard n’était pas de gauche. François Bayrou non plus. Jusqu’au 23 Avril 2007. Posture ou sincérité de sa part ?
Finalement, François Bayrou se retrouve seul. Je trouve sa campagne législative courageuse, et suis assez heureux de son élection aux législatives. Notamment grâce à la main tendue d’un voisin malheureux, Alain Juppé. Refusant cette main, François Bayrou perdra un an après Pau. Perdant Cavada, et d’autres personnes pour qui la traversée du désert n’est peut être la meilleure manière de défendre des convictions.
Enfin, des choix assez bizarres, et une gestion du Modem apparemment sujette à de sombres discussions, d’après certains témoins bloggueurs. Et bien loin de cet air rafraichissant d’un soir de printemps 2007.
Il reste un point assez particulier, qui me dérange… Ce qui me plaisait chez Bayrou, c’était cette sincérité. Les histoires internes à l’intérieur du Modem, et les langues qui semblent se délier concernant sa gestion, me font avoir des doutes. Rien de bien méchant, mais désagréable tout de même, d’avoir des doutes de ce type.
Ensuite, j’avais l’impression que cet homme était un besogneux. De nombreux témoignages, étayés par des débats où il avait été mauvais, semblant mal maitriser son sujet (contre Copé sur la réforme audiovisuelle par exemple), me présentent le président du Modem sous un autre relief. Un homme certes brillant, qui a du beaucoup travailler, mais un peu beaucoup dilettante. Et le dilettantisme, c’est une plaie en politique… Surtout quand on aspire à devenir numéro 1.
Donc j’ai cette triste impression. Que l’homme dont le discours et le comportement m’avait séduit avant 2007 s’est transformé. Ou est-ce ma perception qui a changé ? Je ne sais pas si c’est le regard ou le sujet sur lequel porte le regard qui a changé. En tous cas « notre » relation n’est plus la même, c’est un fait.
Est il pour moi toujours un recours possible ? Pas plus que d’autres. C’est une différence notable.
En conclusion, quel espoir ?
D’abord un espoir pour ses militants, pour qui j’ai un profond respect. Ca me rappelle mon histoire.
J’ai 21 ans en 1999’. Je suis toujours adhérent au RPR. Je vote d’ailleurs Fillon pour la présidence du mouvement… Et je vote pour la liste Pasqua aux européennes. C’est récent, 10 ans, mais ce vote correspond avec la défaite de Nicolas Sarkozy, l’autre tête de liste de droite, qui finit troisième. A quelques pouillièmes devant un François Bayrou, tête de liste d’une l’UDF délestée de Démocratie Libérale.
Comme quelques uns, l’aventure d’un parti impulsée par cette victoire aux européennes me séduit au départ. Je rêve du retour d’un parti gaulliste, avec gens comme Pasqua, Seguin, Chevènement, Fillon… Au final, il n’y aura qu’un de Villiers, qui représente une droite qui me met mal à l’aise. Et un crash retentissant quelques mois plus tard. Parce que les postes sont toujours plus importants que les convictions aussi, et que la Mairie de Paris en 2001 ou le ministère de l’Intérieur, c’est plus gratifiant.
Qui coïncide avec l’avènement d’une UEM future UMP qui représente plus une idée de secte avilie au service d’un homme que celle d’un parti politique, lieu de débat et de discussion.
Depuis la fin du RPR, je n’ai jamais repris de cartes politiques. Parce ce que les appareils… J’espère que les militants du Modem, où plutôt ceux qui ont cru à des lendemains nouveaux avec François Bayrou, n’auront pas cette même déception.
Je pense que François Bayrou et le Modem ont une grande légitimité dans le paysage politique français. Pas forcément en jouant de manière trop ostentatoire la carte de « l’anti sarkozysme ». Je crois que l’expérience politique montre qu’on ne gagne pas une élection en diabolisant l’adversaire, contre quelque chose. On la gagne en proposant un projet, un rêve, fusse t’il déçu.
François Bayrou, s’il revient celui de 2007 et laisse au placard combines politiciennes et attitude qui divise, peut apporter quelque. Et peut redevenir le rassembleur qui arrivait à combiner autour de lui Morin, Dumont Aignan, Rocard pourquoi pas.
Actuellement, je crois que ce n’est pas le cas.
Ce billet n’est qu’une simple réponse à un tag initial. Et ce n’est pas la vérité. Simplement mon ressenti sur un parti hautement légitime. Sur un homme politique respectable et qui a pu me séduire sur quelques points. Et sur une base militante profondément sympathique, pour qui j’ai une réelle affection. Même si sur certains endroits, je ne partage pas certains points de vue.
Comme c’était un tag, il est de tradition de continuer à enchainer. Mais j’ai mis trois mois pour répondre. Et encore, je le diffuse un moment où je suis absent du net… Donc on va s’arrêter là.
Et continuer à suivre la pièce de théâtre d’une vie politique française, dans laquelle je suis curieux de voir l’évolution de l’UDF… Oups pardon, du Modem.
Ma réponse est simple. Des espoirs, je n’en ai globalement aucun. Ou plutôt guère différents de ceux que j’ai vis-à-vis du PS ou de l’UMP, etc… Que cela soit un parti républicain qui pense d’abord au bien du pays, et qui apporte sa pierre pour que demain soit moins désagréable à vivre qu’aujourd’hui. Si c’est l’UMP ou le PS ou le Modem, quelque part qu’importe, si leur action nous permet d’avoir un ciel plus bleu ?
Par contre, je me pose des questions sur le Modem et François Bayrou. Et j’ai certains avis que je voulais exprimer dans un billet. Posément, tranquillement.
Au début il y avait l’UDF…
Tout part de là pour moi. Et sans doute cela pose beaucoup de problème aujourd’hui.
J’en reviens à la phrase du congrès de l’UEM à Toulouse, le 5 ou le 6 Février 2002. C’est vieux : à l’époque, Philippe Douste-Blazy était une star qui devait apporter l’UDF sur un plateau à Jacques Chirac. Le cadeau dans le mariage UDF – RPR pour la création de l’UEM avant, UMP aujourd’hui. N’oublions jamais qu’avant Sarkozy, c’était Chirac le chef… Donc Douste-Blazy voulait apporter tous les centristes dans le « parti unique ».
Tous, sauf un, François Bayrou, qui aura prononcé, sous les sifflets de ceux qui sont devenus groupys sarkozystes avant d’avoir été chiraquiens inconditionnels (la politique fait valser les convictions…) cette phrase pour moi culte et fondatrice :
« Si tout le monde pense la même chose, alors plus personne ne pense plus rien »Quelques mois plus tard, et un 21 Avril passant par là, le gouvernement Raffarin dirige la France. L’UMP est crée. Juppé à sa tête. Sarkozy revient. Sa défaite aux européennes de 99’ contre Pasqua semble être oubliée, et il part pour un raid solitaire qui durera un quinquennat, avant de passer son Alpes d’Huez Elyséen en tête un mois de Mars 207.
Et François Bayrou, homme de droite entouré d’autres personnalités de droite, devient finalement l’opposition à lui tout seul. Triste PS qui a perdu un Jospin pour trouver pleins de petits chefaillons autour d’un pathétique Hollande. Et François Bayrou guerroie, avec un matelas d’une trentaine de députés. Efficacement d’ailleurs, même si ça n’empêche pas des conneries que l’on paye encore aujourd’hui. Sur les privatisations des Autoroutes. Sur les modifications de mode de scrutin, européen ou régional. Sur le CPE. Sur un budget sans cesse en déficit. Et quand Sarkozy arrive au firmament, sur la respectabilité et le respect du politique envers le peuple, sur la collusion entre pouvoir et médias. François Bayrou se donne une image, une posture.
Mais surtout, pour l’électeur de droite paumé, François Bayrou apporte une alternative. Alternative qui séduit aussi une gauche républicaine en quête de chef, et qui voit l’opposition socialiste se fourvoyer dans la démagogie et les querelles d’appareil.
Il n’en demeure pas moins que Bayrou reste un homme de droite. Ancien ministre de Balladur et de Juppé. Un démocrate chrétien libéral. Et chef d’une UDF qui aura comporté en son sein des personnalités aussi diverses que des radicaux, des Borloo, des Madelin, des de Villiers, des Méhaignerie ou Boutin. Une confédération de courant divers, mais quand même « de droite ».
Pour moi, c’est le départ de tout. Le Modem, avant, c’était l’UDF. Lors de la présidentielle, il a été rejoint par certaines personnes de gauche (Benhamias), mais avant tout par des gens de droite. Lepage, ancienne ministre de Juppé, Goulard, Dupont Aignan, et les futurs « Nouveau Centre ».
Ca me plaisait bien. Il y avait une alternative à la droite UMP, qui ne pensait que ce que pensait le chef tout en haut, qu’il s’appelle Chirac ou Sarkozy. Et qui dérivait vers un libéralisme franchement atlantiste en fin de mandat. Même si 2003 aura été le grand moment de la guerre en Irak où il était source de fierté, pour moi, d’avoir un Chirac à la tête du pays, quand bien même ma route idéologique aura dévié de la sienne.
Cette alternative s’appelait François Bayrou. Mon billet d’avant élection présidentielle le concernant partait sur ce postulat. La candidature 2007 proposait deux candidats de droite au premier tour. L’un soutenu par des gens dont je partage la vision, et l’autre libéral atlantiste. Deux candidats de droite.
Peut être le hiatus d’aujourd’hui part de là. Un parti de droite qui ne sait plus où il est aujourd’hui.
Nicolas Sarkozy, plus petit dénominateur commun.
L’UDF est morte entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2007. Beaucoup de soutiens de François Bayrou l’ont quitté dés lors que ce dernier a décidé de ne pas voter Sarkozy au deuxième tour. On en revient au hiatus initial : François Bayrou candidat de droite, donc entouré de gens de droite. Pour qui Ségolène Royal était pire que Nicolas Sarkozy.
Et on arrive ainsi à la création du Modem. Avec un François Bayrou qui se positionne clairement comme l’anti Sarkozy. On dépasse le cadre d’une alternative à l’UMP. Il se veut aussi alternative possible au PS. Mais en premier lieu alternative à Sarkozy.
Au départ, les journaux politiques, les enquêtes, les psychiatres, vont mettre la posture de François Bayrou sur le compte d’une inimitié profonde et ancienne entre Sarkozy et Bayrou. Des histoires de petites politiques, qui expliqueraient que les hommes ne s’aiment pas. Bah… Mais voilà, ça donne un postulat de départ nouveau : l’UDF était un parti de droite. Le Modem sera un parti « anti Sarkozy ».
Une des particularités de ce mouvement me parait être cette grande hétérogénéité dans sa base militante. Je ne parle pas de son sommet. Cela me paraissait assez incroyable de faire cohabiter des personnes aussi différentes que Benhamias, Bariani, Lepage, Begag, Cavada, Peyrelevade, de Sarnez… Depuis, Cavada est parti, Kahn est arrivé. Mais coté hétérogénéité au sommet, le PS est quand même assez remarquable quand on voit la quantité de divisions idéologiques entre ses dirigeants, qui ne sont unis que par la soif de « reprendre le pouvoir ».
Au Modem, l’unité semble se faire autour, ou plutôt contre, Nicolas Sarkozy. Et de fait contre l’UMP, dont l’historique création par Juppé – Chirac est oubliée : maintenant l’UMP c’est Sarkozy. Donc l’ennemi.
C’est surtout dans sa base militante que je suis surpris. La blogosphère Modem est une des plus active qui soit, et je retrouve dans cette dernière beaucoup de gens pour qui j’ai une réelle affection, et parfois proximité de pensée. Je pense que pour une immense majorité, ils étaient autant UDF que moi je n’étais sympathisant du Parti Communiste. Et arrive un hiatus, un autre, entre des militants qui proviennent parfois de très à gauche (plus libertaires bobo que libéral conservateur…), et d’autres, plus traditionnels UDF centriste giscardien. Mélangez de l’eau au sodium liquide, ça fait boum.
C’est pourquoi j’ai l’impression que ce qui rapproche majoritairement les militants du Modem, c’est leur détestation de Sarkozy. Ca me semble limite. Pourtant, un Dupont Aignan et un Cavada se retrouvent derrière le même cheval, alors que la divergence de leur vision sur l’Europe est un accroc fondamentalement dirimant. Donc c’est possible de se rassembler. Non pas pour une idée commune, mais à défaut contre quelque chose.
La crainte que j’ai pour le Modem, c’est donc aussi sa base militante. Ils pensent (ou ont pensé) qu’une autre manière de faire de la politique était possible. Mais cette base est disparate. Un béton qui me semble insuffisamment armé. Et composée de personnes sans doute très volontaires et sincères dans leurs convictions, mais dont certains espéraient, je crois, mieux des élections locales de 2008. Finalement, Pau a été perdu, et combien de conseillers municipaux élus finalement ? Certains avec la droite, d’autre avec la gauche…
François Bayrou, un rassembleur ?
Jusqu’au 22 Avril 2007, j’ai trouvé le parcours de François Bayrou depuis ce mois de février 2002 (cher à mon cœur) excellent. Irréprochable. Un ton juste. Et des valeurs fortes et belles, qui ont réussi personnellement à me toucher.
Après, c’était un mauvais carnaval… Basé sur une haine viscérale de Sarkozy. Et sur des combines politichiennes assez nauséabondes. Un pari que le PS s’autodétruira, alors qu’au final seules ne comptent les places qui permettent d’exister. Un pari que Nicolas Sarkozy se plantera, mais est ce quelque chose de profitable globalement pour les français que d’espérer arriver sur un tas de cendre ?
Après une lecture calme et posée, est ce Morin qui a lâché Bayrou, ou simplement Bayrou qui a donné un brusque coup de volant non contrôlé au matin du 23 Avril 2007 ? Morin et beaucoup de député UDF ont signifié leurs souhaits de voter Sarkozy. Je trouve leur choix moins choquant que l’indécent ralliement d’un Eric Besson par exemple, là encore basé plus sur la haine que les convictions profondes.
On en revient au début de mon billet : l’UDF est un parti de droite. Allez, « centre droit » si on veut. Mais un parti de droite avant tout : Giscard n’était pas de gauche. François Bayrou non plus. Jusqu’au 23 Avril 2007. Posture ou sincérité de sa part ?
Finalement, François Bayrou se retrouve seul. Je trouve sa campagne législative courageuse, et suis assez heureux de son élection aux législatives. Notamment grâce à la main tendue d’un voisin malheureux, Alain Juppé. Refusant cette main, François Bayrou perdra un an après Pau. Perdant Cavada, et d’autres personnes pour qui la traversée du désert n’est peut être la meilleure manière de défendre des convictions.
Enfin, des choix assez bizarres, et une gestion du Modem apparemment sujette à de sombres discussions, d’après certains témoins bloggueurs. Et bien loin de cet air rafraichissant d’un soir de printemps 2007.
Il reste un point assez particulier, qui me dérange… Ce qui me plaisait chez Bayrou, c’était cette sincérité. Les histoires internes à l’intérieur du Modem, et les langues qui semblent se délier concernant sa gestion, me font avoir des doutes. Rien de bien méchant, mais désagréable tout de même, d’avoir des doutes de ce type.
Ensuite, j’avais l’impression que cet homme était un besogneux. De nombreux témoignages, étayés par des débats où il avait été mauvais, semblant mal maitriser son sujet (contre Copé sur la réforme audiovisuelle par exemple), me présentent le président du Modem sous un autre relief. Un homme certes brillant, qui a du beaucoup travailler, mais un peu beaucoup dilettante. Et le dilettantisme, c’est une plaie en politique… Surtout quand on aspire à devenir numéro 1.
Donc j’ai cette triste impression. Que l’homme dont le discours et le comportement m’avait séduit avant 2007 s’est transformé. Ou est-ce ma perception qui a changé ? Je ne sais pas si c’est le regard ou le sujet sur lequel porte le regard qui a changé. En tous cas « notre » relation n’est plus la même, c’est un fait.
Est il pour moi toujours un recours possible ? Pas plus que d’autres. C’est une différence notable.
En conclusion, quel espoir ?
D’abord un espoir pour ses militants, pour qui j’ai un profond respect. Ca me rappelle mon histoire.
J’ai 21 ans en 1999’. Je suis toujours adhérent au RPR. Je vote d’ailleurs Fillon pour la présidence du mouvement… Et je vote pour la liste Pasqua aux européennes. C’est récent, 10 ans, mais ce vote correspond avec la défaite de Nicolas Sarkozy, l’autre tête de liste de droite, qui finit troisième. A quelques pouillièmes devant un François Bayrou, tête de liste d’une l’UDF délestée de Démocratie Libérale.
Comme quelques uns, l’aventure d’un parti impulsée par cette victoire aux européennes me séduit au départ. Je rêve du retour d’un parti gaulliste, avec gens comme Pasqua, Seguin, Chevènement, Fillon… Au final, il n’y aura qu’un de Villiers, qui représente une droite qui me met mal à l’aise. Et un crash retentissant quelques mois plus tard. Parce que les postes sont toujours plus importants que les convictions aussi, et que la Mairie de Paris en 2001 ou le ministère de l’Intérieur, c’est plus gratifiant.
Qui coïncide avec l’avènement d’une UEM future UMP qui représente plus une idée de secte avilie au service d’un homme que celle d’un parti politique, lieu de débat et de discussion.
Depuis la fin du RPR, je n’ai jamais repris de cartes politiques. Parce ce que les appareils… J’espère que les militants du Modem, où plutôt ceux qui ont cru à des lendemains nouveaux avec François Bayrou, n’auront pas cette même déception.
Je pense que François Bayrou et le Modem ont une grande légitimité dans le paysage politique français. Pas forcément en jouant de manière trop ostentatoire la carte de « l’anti sarkozysme ». Je crois que l’expérience politique montre qu’on ne gagne pas une élection en diabolisant l’adversaire, contre quelque chose. On la gagne en proposant un projet, un rêve, fusse t’il déçu.
François Bayrou, s’il revient celui de 2007 et laisse au placard combines politiciennes et attitude qui divise, peut apporter quelque. Et peut redevenir le rassembleur qui arrivait à combiner autour de lui Morin, Dumont Aignan, Rocard pourquoi pas.
Actuellement, je crois que ce n’est pas le cas.
Ce billet n’est qu’une simple réponse à un tag initial. Et ce n’est pas la vérité. Simplement mon ressenti sur un parti hautement légitime. Sur un homme politique respectable et qui a pu me séduire sur quelques points. Et sur une base militante profondément sympathique, pour qui j’ai une réelle affection. Même si sur certains endroits, je ne partage pas certains points de vue.
Comme c’était un tag, il est de tradition de continuer à enchainer. Mais j’ai mis trois mois pour répondre. Et encore, je le diffuse un moment où je suis absent du net… Donc on va s’arrêter là.
Et continuer à suivre la pièce de théâtre d’une vie politique française, dans laquelle je suis curieux de voir l’évolution de l’UDF… Oups pardon, du Modem.
Bravo pour cette excellente analyse. Je persiste à croire qu'il y a la possibilité de faire de la politique autrement mais ce n'est pas la stratégie de François Bayrou qui s'appuie sur des tactiques politichiennes éprouvées. Nous verrons bien si l'avenir lui donne raison, je ne mettrai pas ma tête à couper là-dessus... En attendant, je suis encore (d'une fesse) au Modem, et, ce qui est assez paradoxal, pas tant pour une foi inébranlable dans son leader que pour le plaisir du groupe des adhérents. Mais il est vrai là encore que l'anti sarkozisme comme plus petit dénominateur commun ne suffira pas à contenir les contradictions entre l'eau et le sodum liquide.
RépondreSupprimerUne bonne analyse et un historique qui correspond à la réalité. Je suis globalement d'accord avec toutes tes conclusions, tes doutes. J'ai un peu le même sentiment que toi.
RépondreSupprimerLe seul détail sur lequel je ne suis pas d'accord c'est l'explication concernant le départ des Morin et compagnie. Je ne pense pas que les "idées" ou les convictions aient quelque chose à voir là-dedans. Vu l'envergure (plutôt moyenne) des bonshommes, obtenir un poste de ministre était inespéré pour eux. Donc, ils sont allés à la gamelle sans état d'âme, d'autant plus que, contrairement à Besson, ils se sentaient bien dans la famille de la droite. Le cas Besson est différent, bien moins sympathique.
Ce qui a volé en éclat en 2007 (et, je dirais, après le deuxième tour de l'élection) c'est l'idée que la politique était le service de l'Etat, l'intérêt général (ce que représentaient des hommes comme Jospin ou Chirac). A la place, on a vu apparaître un marchandage comme on n'en avait jamais vu et un rôle accru de la com. Comme si la politique était devenu un business comme un autre.
Dans ce contexte, Bayrou reste dans une ambiguïté que tu as bien décrite. Sarkozy, lui, est à l'aise dans ce contexte: il venderait père et mère pour être réélu. Les socialistes n'ont pas encore de plan (contrairement à ce que certains disent, ils ne sont pas cuits). Les extrêmes s'acclimatent bien de ce climat: ça n'est pas le plus rassurant. Bref, je me suis un peu étendu, mais je pense qu'il est nécessaire de replacer Bayrou dans un contexte historique (comme tu l'as fait) mais aussi dans son présent, par rapport aux autres hommes politiques.
Bravo pour l'analyse très juste.
RépondreSupprimerJe crois que l'idée de départ de François Bayrou était bonne à savoir rassembler sur un centre élargi.
Bon nombre d'électeurs ont adhéré puisque les presque 18% ne sont pas tous, venus par hasard.
En créant le MoDem, François Bayrou avait l'occasion de faire de la politique autrement, mais il est malheureusement retombé dans les schémas qu'il connaît et donc difficile à appliquer avec une base très hétérogène comme tu l'observes si bien.
Je pense que ceux qui sont partis et ont rallié le Nouveau Centre sont comme le dit Eric partis à la gamelle. Mercier a suivi.
Les adhérents du MoDem ont je crois en commun effectivement une opposition à Nicolas Sarkozy fortement ancrée, mais quelques convictions qui pourraient faire union : démocratie affirmée, économie libérale "maîtrisée", intervention de l'état limitée, priorité à l'éducation, à la concertation et un sens de l'intérêt général. Et ça c'est important. Mais je parlais bien des adhérents, pas du haut de la pyramide. C'est un nouveau hiatus !
Bonjour à vous, et merci de vos très aimables commentaires
RépondreSupprimerLaure : Bonjour à toi. Et merci de ton appréciation, venant de la part d'une connaisseuse du monde Modem, cela fait plaisir.
Nous sommes de toutes manières d'accord : on peut faire de la politique autrement que de la manière politicienne des "combinaziones".
Et la grande force du Modem, pour l'instant, c'est le fond très positif et rafraichissant des militants Modem. Qu'ils gardent longtemps cette fraicheur qui semble perdue par l'élite du parti...
Eric : Bonjour :)
Concernant le Nouveau Centre, il y a évidemment l'attrait de la gamelle. Mais si on va par là, pourquoi en 2002 sont ils restés avec Bayrou ? Seul de Robien avait accepté le morceau, et d'autres comme Sauvadet par exemple étaient ministrables.
Je crois que la création du Nouveau Centre provient de l'origine de l'UDF, en premier lieu. Un parti de droite, et non un parti qui tendait à gauche comme le devenait l'embryon du Modem.
Entre les deux tours, quelques parts, Morin & Co n'ont pas changé de direction, c'est Bayrou qui a braqué à gauche.
Cela n'empêche pas que je trouve, personnellement, l'attitude de Morin & Co assez détestable. Et risible quand il s'agit d'envoyer femme, enfant et soeur, aux législatives pour récupérer des sousous pour les caisses du Nouveau Centre.
Et je te suis totalement dans l'analyse d'une politique "d'interet général" dans un sens, et une politique personnelle d'accomplissement de soi dans l'autre. Les Copé, Royal, Bertrand ou Hamon, me semblent malheureusement plus proche de Sarkozy que de Bayrou Jospin sur cette objectif de faire de la politique. "Faire du fric", la politique comme un business. Tant pis pour les convictions et l'intêret des citoyens...
Fleche : Le hiatus entre adhérents et haut de la pyramide devient en effet frontalement visible.
Sur les convictions qui peuvent unir, je ne sais pas si "économie libérale maitrisée" est totalement partagée par l'ensemble des militants Modem. Certains, qui sont présents sur la blogosphère notamment, sont très très très à gauche. Et très réticent à tout ce qui est "économie libérale", étant eux même très libéraux libertaires.
Mais tu as raison sur un autre point : il est difficile de faire de la politique "autrement". J'avais dit à l'époque que Bayrou se heurterait à la logique des partis, qui implique les postes, et la "gamelle". Et un parti sans élu, ça ne vaut malheureusement pas grand chose.
Enfin, je suis content du billet et des commentaires. Merci à vous.
Aller, je ne pouvais pas m'abstenir de commenter ça :-)
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé ton billet, que je trouve assez juste. Au moins sous l'angle d'observation d'un homme "d'une droite pas décomplexée".
De ce point de vue, je comprends qu'on puisse avoir le sentiment que le MoDem "allait à gauche". Ce n'est pas mon sentiment. Et Bayrou lui même rappelle souvent qu'il y avait des divergences de programme extrêmement importantes avec Royal.
De mon point de vue, tu pars d'un postulat erroné : Bayrou "de droite". Rappelles-toi ces mots dites à Copé "je n'ai jamais été de votre famille politique", et dites avec presque de haine dans le ton de la voix.
Bayrou, je pense, n'a jamais été "de droite". Simplement, il était allié à la droite "contre" la gauche française, historiquement otage de franges "dures".
Tu pointes 2002 et c'est pertinent mais n'oublies pas que Bayrou a entamé un parcours d'affranchissement des positions giscardiennes dès 1995.
Enfin un mot sur Sarkozy. Je ne me considère pas un "anti-sarkozyste". Mais que puis-je y faire si 90% (et je suis gentil) de ce qu'il fait me parait nager quelque part entre la connerie, l'agitation et l'incompétence ?
Salut Claudio,
RépondreSupprimerMerci de ton commentaire et de ton éclairage. Mais comme j'ai dit, le postulat de base sur lequel je pars peut être contestable et contesté : tu l'as fait brillament, sans pour autant me faire totalement changer d'avis. Au moins sur les troupes qui ont suivi, au départ, François Bayrou.
Par contre, je suis de droite, mais je dirais exactement la même chose à Copé : je ne suis pas de la même famille que cette droite là. Sans pour autant être de gauche.
Enfin, sur la conclusion, je te rejoins (90%, tu es gentil... ^^)
Bon weekend
Si tu changeais d'avis, on penserait pareil, donc on ne penserait rien ;-)
RépondreSupprimer(ok c'est nul, je sors ...)
Très bonne analyse Le Faucon.
RépondreSupprimerJuste sur le point du clash à la veille du 2° tour en 2007, en faisant jouer un petit peu son imagination.
Sarkozy refuse un débat à 3 avec Royal et Bayrou (c'est sûr que Sarkozy savait qu'il serait limite face à Bayrou), un sondage de dernière minute, à la veille du 1°tour agite le chiffon rouge Le Pen, comme en 2002, bonjour le vote utile.
Négociations de couloirs entre les UDF (pas encore Modem) et les UMP pour les élections législatives à venir, à la condition que Bayrou ne prenne pas de position publique entre les 2 tours.
Et paf! Bayrou dit qu'à titre personnel, il ne voterait pas Sarkozy!
Presque 19% d'électeurs du 1°tour pouvaient être grandement influencés par cette déclaration et risque de chute de Sarko.
Grosse colère de Sarko, punition pour Bayrou et "trahison" de ceux qui voulaient garder leurs places et qui s'estimaient trahis par leur chef, donc création du NC.
Mais la petite graine semée à ce moment là avec la création du Modem
continue de germer, peut-être pas au sein d'un parti politique mais d'un éveil de conscience citoyenne.
Nous avons la puissance de notre bulletin de vote et le devoir d'éclairer nos concitoyens sur ce pouvoir.
Désolée de la longueur de mon propos.
Je suis content qu'il vous ait plu et fait réagir mon billet, merci de ton passage Genevieve (pas long du tout et très interressant).
RépondreSupprimerSur la colère de Sarkozy, je ne sais pas... Bayrou est un homme libre quand même, et je ne sais pas s'il y a eu, ou non, ce genre de conciliabule dont tu parles.
Mais on est d'accord sur le fait que Bayrou a été soutenu par beaucoup de personnes de droite. Pour certains d'entre eux, les décisions de Bayrou étaient jugées surprenantes.
Et une autre chose : personne n'est propriétaire de ses voix. Cela aurait été trop gros si Bayrou avait appelé à voter Royal.
Bonne soirée à toi
Je ne suis pas du tout d'accord avec l'analyse de cette article ni même avec le pseudo déroulé de ce qui s'est passé entre les deux tours. En tant qu'ancien UDF, je peux vous dire ce qui s'est passé : les militants et élus de base qui composent 98 % de ses membres avaient parfaitement compris qu'ils n'avaient rien à espérer d'un alignement derrière l'UMP - parti unique de la droite -une motion d'indépendance particulièrement explicite avait été voté en ce sens. Entre les deux tours, les consignes en application de cette résolution étaient donc très strictes : pas d'appel à voter pour Sarko. Or, Morin et les autres députés en sortant du bureau politique se sont empressés de violer la consigne et de quitter l'UDF. Bayrou a cherché à contrebalancer en provoquant un débat avec Royal et Sarko. Sarko a refusé, Royal a accepté. Ce débat n'a rien donné à cause de Royal qui n'a fait aucune concession sur son programme économique notamment - dommage pour la démocratie. Rappelons ensuite que l'UDF n'est pas dissoute à ce jour mais elle est en sommeil sous la garde depuis fin 2007 du Président du MoDem par suite d'un compromis avec l'UC du Sénat. Son cas doit être revu en 2010.
RépondreSupprimerBonjour Anonymous, et merci de votre visite.
RépondreSupprimerCe n'est qu'une analyse personnelle que j'ai écrite ici, et pas du tout une vérité. D'ailleurs, qui l'a, cette vérité ? Donc tout à fait normal qu'elle soit contredite, les sentiments des uns et des autres pouvant être divergeant.
Concernant l'UDF, je me souviens très bien, et j'en parle un peu, de la volonté d'indépendance de cette dernière lors de la création de l'UMP. J'évoque souvent le meeting de Toulouse de l'UEM, où Douste voulait offrir l'UDF à Chirac, et où Bayrou s'était révélé brillant.
Après, chacun aura sa lecture de l'entre deux tours. Je pense que Bayrou aurait du laisser la liberté à ses électeurs. Comme je pense que l'UDF est un parti de droite. De la droite traditionnelle, pas de la droite sarkozioberlusconienne d'aujourd'hui. Et je pense que dans beaucoup d'esprit, peut être pas des militants qui sont "politiques", mais de l'électeur moyen, l'entre deux tours a fait des dégats et a posé beaucoup de questions.
Est ce que 98% des adhérents à l'UDF était derrière cette position ? J'en connais sans doute moins de 2 %, mais ce que je connais ont une vision un peu différente. Par contre oui, pas d'alignement béta sur l'UMP. Ca paraissait clair. Et quelque part, cela semble être un leitmotiv du - triste - nouveau centre, même si l'application est imparfaite...
Mais est ce que "pas d'alignement derrière l'UMP" signifiat pour les adhérents et sympathisants de l'UDF "alignement derrière le PS", ou tout au moins "victoire de Royal" ? Je ne sais pas, mais je n'en suis pas sur.
Néanmoins, tout le monde peut avoir des analyses divergentes et différentes. Ici, certains ont trouvé que j'avais visé juste, d'autre plutôt à coté... Et sur d'autres blogs, on verra d'autres analyses... C'est comme ça.
Ici, ce n'est après tout qu'un blog personnel, avec des sentiments personnels. Les miens sont que l'UDF, au départ, est un parti de droite. Aujourd'hui, le Modem a tendance à être un parti de militant plutôt sociétalement de gauche. Et que si Bayrou loupe son pari d'être un recours sur son unique nom, le ModeM pourrait imploser.
Personnellement, je ne le souhaite pas...
Bonne journée (bouh, H-pas beaucoup pour HADOPI, pas le moral...)