Bon billet du Privilégié, à propos de cette idée d'un contrôle préalable par la Commission Européenne des budgets des Etats Européens. Pour lui, la démocratie à l'intérieur de l'Europe prend encore une baffe. Mais y a t'il vraiment eu démocratie, quand on voit ce que l'on fait des volontés populaires lorsqu'elles dérangent les pouvoirs en place ?
Je suis extrêmement gêné que des gouvernements puissent voter des budgets non équilibrés, et qu'ils savent complétement faux. C'est le cas en France depuis bien longtemps, et les gouvernements de droite et de gauche n'ont eu aucun état d'âme pour s'adonner à ce genre de jeux dangereux.
Quelque part, si une collectivité locale venait à voter un budget déséquilibré, mensonger, intenable, elle se verrait mise sous tutelle préfectorale. Donc de l'Etat, ce truc tout en haut qui a le droit de voter des budgets à la con, et qui voit sa dette gambader gaiement.
Pour autant, peut on accepter que la Commission Européenne vienne donner son avis sur les budgets des Etats avant que ces derniers ne soient voter par les Parlements Nationaux ? Personnellement, je n'en ai aucune envie.
Pas, comme le dit le Privilégié, pour éviter que "La Commission ne diffuse son idéologie néolibérale, va saquer les États faisant du déficit et diffuser en masse l'idéologie de la rigueur". Néolibéral, il est joli ce terme, il fait peur en plus. Mais personnellement, ce qui me fait le plus peur, c'est qu'on puisse continuer à faire du déficit à outrance...
Non, ce qui me dérange dans cette histoire, c'est que la Commission Européenne n'a aucune légitimité populaire. Et je n'ai pas envie qu'une instance - que je juge - illégitime vienne contrôler les finances d'organes légitimes. On a peut être pas voter pour le gouvernement aujourd'hui en place en France, mais n'en déplaise à certains sectaires de l'autre bord (y en a), il est légitime. Aussi, malheureusement, pour faire des conneries... En 2012, on pourra, si on le souhaite, le changer.
Là où je suis d'accord avec le Privilégié, c'est que ce contrôle du budget doit se faire par un organe légitime. Une "organisation élue par le peuple". Il propose de donner des véritables pouvoir aux parlements nationaux. Dans le cas de la France, encore faudrait il que l'on ait pas des parlementaires béniouioui. Qui vote pour le gouvernement béatement quand il est dans la majorité parce que le chef l'a dit, ou qui vote tout aussi béatement contre quand il est dans l'opposition, parce que le chef de l'opposition l'a dit. On pourra donner tous les pouvoirs qu'on veut au Parlement : si les parlementaires ne se comportent pas comme des parlementaires, ça ne servira à rien.
Et il y a le Parlement Européen. Qui aujourd'hui sert de maison sympa pour politiciens en manque de postes nationaux. Et dont je me demande toujours l'utilité. Sans doute réelle, mais bien peu mise en avant... Et donnons à ce Parlement Européen des pouvoirs de contrôle, pourquoi pas.
Encore faudra t'il aussi admettre que ce Parlement Européen peut être à tendance libérale. Ou tout du moins refuser la politique (que je juge dangereuse) du déficit...
Je vois que Stef a aussi écrit sur ce sujet. Il trouve légitime l'idée de la Commission Européenne, mais trouve aussi assez peu normal que cette instance non élue des peuples se charge du contrôle. Il remarque aussi qu'il faudrait l'aval des 27 pays, et que ce pavé lancé dans la mare risque de n'être qu'une idée en l'air, rien de plus...
Le privilégié conclue de la sorte : "Sans démocratie, sans contrôle des peuples, l'Union européenne deviendra vite une dictature aux mains de politiciens servant les financiers ou ne survivra pas bien longtemps."
Je suis extrêmement gêné que des gouvernements puissent voter des budgets non équilibrés, et qu'ils savent complétement faux. C'est le cas en France depuis bien longtemps, et les gouvernements de droite et de gauche n'ont eu aucun état d'âme pour s'adonner à ce genre de jeux dangereux.
Quelque part, si une collectivité locale venait à voter un budget déséquilibré, mensonger, intenable, elle se verrait mise sous tutelle préfectorale. Donc de l'Etat, ce truc tout en haut qui a le droit de voter des budgets à la con, et qui voit sa dette gambader gaiement.
Pour autant, peut on accepter que la Commission Européenne vienne donner son avis sur les budgets des Etats avant que ces derniers ne soient voter par les Parlements Nationaux ? Personnellement, je n'en ai aucune envie.
Pas, comme le dit le Privilégié, pour éviter que "La Commission ne diffuse son idéologie néolibérale, va saquer les États faisant du déficit et diffuser en masse l'idéologie de la rigueur". Néolibéral, il est joli ce terme, il fait peur en plus. Mais personnellement, ce qui me fait le plus peur, c'est qu'on puisse continuer à faire du déficit à outrance...
Non, ce qui me dérange dans cette histoire, c'est que la Commission Européenne n'a aucune légitimité populaire. Et je n'ai pas envie qu'une instance - que je juge - illégitime vienne contrôler les finances d'organes légitimes. On a peut être pas voter pour le gouvernement aujourd'hui en place en France, mais n'en déplaise à certains sectaires de l'autre bord (y en a), il est légitime. Aussi, malheureusement, pour faire des conneries... En 2012, on pourra, si on le souhaite, le changer.
Là où je suis d'accord avec le Privilégié, c'est que ce contrôle du budget doit se faire par un organe légitime. Une "organisation élue par le peuple". Il propose de donner des véritables pouvoir aux parlements nationaux. Dans le cas de la France, encore faudrait il que l'on ait pas des parlementaires béniouioui. Qui vote pour le gouvernement béatement quand il est dans la majorité parce que le chef l'a dit, ou qui vote tout aussi béatement contre quand il est dans l'opposition, parce que le chef de l'opposition l'a dit. On pourra donner tous les pouvoirs qu'on veut au Parlement : si les parlementaires ne se comportent pas comme des parlementaires, ça ne servira à rien.
Et il y a le Parlement Européen. Qui aujourd'hui sert de maison sympa pour politiciens en manque de postes nationaux. Et dont je me demande toujours l'utilité. Sans doute réelle, mais bien peu mise en avant... Et donnons à ce Parlement Européen des pouvoirs de contrôle, pourquoi pas.
Encore faudra t'il aussi admettre que ce Parlement Européen peut être à tendance libérale. Ou tout du moins refuser la politique (que je juge dangereuse) du déficit...
Je vois que Stef a aussi écrit sur ce sujet. Il trouve légitime l'idée de la Commission Européenne, mais trouve aussi assez peu normal que cette instance non élue des peuples se charge du contrôle. Il remarque aussi qu'il faudrait l'aval des 27 pays, et que ce pavé lancé dans la mare risque de n'être qu'une idée en l'air, rien de plus...
Le privilégié conclue de la sorte : "Sans démocratie, sans contrôle des peuples, l'Union européenne deviendra vite une dictature aux mains de politiciens servant les financiers ou ne survivra pas bien longtemps."
Je ne partage pas cette crainte de politicien servant les financiers, car je ne sais pas trop ce que ça veut dire. Même si c'est à la mode. C'est comme le mot "néolibéral", ça fait peur et ça fait bien sur les affiches électorales.
Mais oui, il faut que l'Europe soit réellement démocratique. Ce qu'elle n'est toujours pas. Et dans ces périodes troublées et de crise, on a vraiment besoin d'une Europe puissante et démocratique.
Elle n'est ni l'un, ni l'autre aujourd'hui, c'est dommage.
Wikio
Mais oui, il faut que l'Europe soit réellement démocratique. Ce qu'elle n'est toujours pas. Et dans ces périodes troublées et de crise, on a vraiment besoin d'une Europe puissante et démocratique.
Elle n'est ni l'un, ni l'autre aujourd'hui, c'est dommage.
Un europe démocratique, c'est à dire ?
RépondreSupprimerQue l'intégralité de toutes les décisions prises par Bruxelles soient au préalable adoptées par la totalité des différents peuples qui composent cette europe ?
Si c'est cela l'europe démocratique on est pas prêt d'avancer, non ?
Salut, Faucon, et merci pour le lien.
RépondreSupprimerJe n'ai rien fondamentalement contre les libéraux. Je voudrais juste, lorsqu'on applique une politique, que l'on soit élu pour cela. L'Europe applique une politique de dérégulation depuis les années 1980, avec l'aval des chefs d'État, mais sans aucune sanction électorale. Si on doit faire du libéralisme, ayant au moins la possibilité de le choisir.
Sur le Parlement français, je pense que la présidentialisation du régime (quelle connerie, le quinquennat) et l'importance des partis pour pouvoir être élu explique cette évolution. Je le regrette profondément. Une solution : limiter à un seul mandat la présence à l'Assemblée nationale et au Sénat. Dans ce cas, il n'y aura plus de risque de pression partisane.
Pour les craintes des politiciens servant les financiers, Bruxelles est truffée de lobbies qui ne cessent de pousser sur la Commission. De plus, qu'est donc le dernier plan d'aide à part un plan de sauvetage des banques ?
"sans aucune sanction électorale"
RépondreSupprimerAutant pour Lisbonne, je serais prêt à admettre que le passage en force est manifeste, autant pour le reste (traités précédents, législatures précédentes du Parlement Européen), ce n'est pas le cas.
Les sanctions électorales ont bel et bien eu lieu. Mais force est de constater que la majeure partie des peuples européens veulent cette dérégulation (et je n'évoquerai pas les pays de l'ex bloc soviétique qui se hérissent à l'idée d'un retour en arrière). Ça déplaît en France, mais tous les pays européens (à l'exception peut-être de la Grèce) sont beaucoup plus libéraux que la France. C'est comme ça.
@ H16 : je voudrais bien avoir le nom du traité européen qui a été voté par l'ensemble des peuples européens. Dans mon souvenir, aucun traité n'est passé au référendum dans tous les États (c'est normal d'ailleurs, car certains interdisent cette pratique) sauf en Irlande où c'est obligatoire. L'idéal serait que les traités ne soient pas idéologiquement orientés, histoire qu'une majorité ayant quelque orientation que ce soit puisse gouverner, tant qu'elle respecte les principes démocratiques.
RépondreSupprimerGlop glop my friends
RépondreSupprimerCorto : démocratique déjà via le simple fait de respecter le vote des peuples. Lisbonne a montré que l'Europe n'est pas démocratique aujourd'hui, et qu'elle se crée de la même manière que s'est créée l'URSS. Avec les risques que ça comporte.
Ensuite, je préfère qu'on avance moins vite mais avec les peuples que rapidement et au final n'importe comment.
En ajoutant que nous ne sommes pas 27 avec l'assentiment des peuples européens. M'a t'on demandé mon avis pour les élargissements successifs ? Question importante, non ?
ON peut aller vite sans les peuples. Mais ne nous étonnons pas quand tout le chateau de carte s'effondrera.
Mathieu : ton billet m'a plu.
Sur la connerie du quinquennat, j'étais un des rares à avoir fait campagne contre en 2000. Je vois que je n'avais pas tort.
Sur les lobbies enfin, oui il y en a. De tous les cotés, dans tous les camps. Quand je te moque sur ta critique d'un néolibéralisme qui profite au banque, ne vois aucune méchanceté chez moi. Mais je crois que vous avez trouvé, à gauche, une cible un peu facile, peut être un peu fantasque.
H16 : Amsterdam et Nice ont été adopté sans concertation des peuples. Et n'oublions pas que Maastricht est passé ricrac. J'aurais voté oui si j'avais eu l'age, donc j'en parle sereinement.
Sur la dérégulation, c'est vrai qu'il est surprenant de voir que la droite libérale gagne beaucoup d'élection en Europe. C'est un fait...
Mathieu bis : sur un traité non idélogiquement orienté, cela parait difficile. S'il n'est pas orienté libéral, il peut être orienté socialiste. Mais quand même orienté, non ?
En tous cas oui, aucun traité n'a été ratifié par l'ensemble du peuple européen, qui n'existe pas dans l'esprit de nos gouvernants et des puissants, qui voient dans l'entité "peuple" un amas d'emmerdeurs incompétent. Dommage...
Merci à vous, bonne journée !
@ Faucon : une constitution doit être la plus neutre possible. Si l'on veut organiser les pouvoirs européens, il faudra être le plus neutre possible.
RépondreSupprimerPour moi, une Europe cohérente ne réglementerait que le fonctionnement des institutions par traité et confierait la gestion et la législation à des institutions élues. On ne devrait pas avoir dans un traité des clauses sur le commerce, sur les services, sur l'agriculture, sur les services publics...
Pour reprendre l'exemple de la France, notre constitution est marquée par De Gaulle, mais elle fait maintenant consensus (ou alors, elle pose des problèmes à tout le monde). On ne peut donc pas dire qu'elle soit marquée par un camp politique. Ce fut aussi le cas sous la IIIe République, progressivement acceptée par tous les bords politiques.
Je suis désolé, mais démocratiquement parlant, les traités précédents ont été validés soit par référendum, soit par les parlements nationaux de façon relativement transparente, et sans les accoups théatraux de la "Constitution" et de Lisbonne. Il s'agissait bel et bien d'un processus démocratique, même s'il n'était pas direct et qu'on peut le trouver imparfait (ce que je ne conteste pas - de toute façon, je ne suis pas un fervent démocrate).
RépondreSupprimerQuant aux poussées dérégulatrices (dont on peut discuter à l'infini tant cette dernière notion est floue), elles sont directement issues des directives impulsées par les gouvernements de pays démocratiques, et validées par le parlement européen lui aussi démocratique. Les règlementations et directives sont en outre appliquées et transposées avec plus ou moins de rapidité, mais il est notable que la France est régulièrement mal classée à ce sujet - là encore, ça en dit long sur sa capacité à accepter qu'on puisse penser différemment d'elle...
En réalité, le glissement "a-démocratique" des institutions européenne est plutôt récent et directement lié à l'utilisation des crises pour faire avancer l'agenda fédéraliste ou centralisateur (suivant où la balance penche, Allemagne ou France, en gros). Avant, en cas de crises, c'était plutôt l'immobilisme. Et ce changement de politique est directement lié à la disparition progressive (sur les 15 ou 20 dernières années, disons) des clivages idéologiques entre la sociale-démocratie chrétienne libérale d'antan (plutôt de l'Est, donc) et sa version socialiste light (plutôt du Sud/Ouest). En témoignent les votes parlementaires qui regroupent les deux gros blocs (de gauche et de droite) sans distinction réelle et sans vergogne.
En réalité, l'Europe a été efficace tant qu'elle s'occupait d'aplanir les frontières, de commerce, donc. Dès lors qu'elle est devenue un machin politique, elle a commencé à grossir et s'insinuer dans tous les rouages politiques des peuples, au bénéfice majeur d'une petite caste.
@ H16 : oui, tu as raison sur l'aspect parlementaire des ratifications. C'est juste que, vu l'importance des décisions prises, on aurait pu prendre la peine de consulter directement les peuples.
RépondreSupprimerSur l'évolution des courants politiques à l'échelle européenne, entièrement d'accord.
Sur le dernier paragraphe, j'ajouterais que la CEE a aussi parfaitement répondu aux objectifs fixés à la PAC en 1962, même si les effets pervers sont nombreux.
H16 : "Je suis désolé, mais démocratiquement parlant, les traités précédents ont été validés soit par référendum, soit par les parlements nationaux de façon relativement transparente, ... Il s'agissait bel et bien d'un processus démocratique"
RépondreSupprimerMais comme tu dis, on peut le trouver imparfait... Très imparfait.
Allant même jusqu'à poser la question de la validité représentative du parlement. 80 % il vote pour les traités constitutionnels, alors que le peuple vote à 54% contre. On peut peut être, légitimement, se poser la question de la légitimé.
En tous cas, je ne dis pas que j'ai raison. Mais j'ai juste peur qu'à force de construire une Europe comme ça, contre les Peuples, on tue l'idée européenne. Et qu'on crée une URSS bis. Je trouverais ça dommage.
Bon. Je lis pas les commentaires.
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