Je suis bien placé pour vous le confirmer, l'écrit (je pense au mail mais pas que) est une source de conflit et d'emmerdement maximum. 2eme accord Toltèque ne rien prendre personnellement, 3eme ne pas faire de supposition. Le mail oblige à prendre en levrette forcée ces deux principes. On ne voit pas l'état d'esprit de la personne qui écrit le mail, et nous on interprète forcément ce qui est écrit.
A l'oral, on peut demander, si on est dans une relation normale, des précisions. On voit l'état de notre interlocuteur. Bref, on comprend les choses.
Mon boulot de hiérarchique a pris fin quand, après un moment où on ne parlait plus avec ma N+2 (qui a quitté ma boite depuis après qu'elle ait envoyé au médical bien des gens de son département), on s'est insulté par mail, copie entière (faire bien les choses), une semaine avant Noel entre 20h30 et 21h30.
J'avais un chef qui me disait "quand il y mail, puis réponse, puis réaction à la réponse, il faut prendre le téléphone". Il avait raison.
Ce matin j'ai vécu avec une copine, Juliette, un truc similaire.
Je venais de me prendre la tête avec ma hiérarchie. Avec ma mère par sms qui pense prends pour moi des rendez vous à la banque à des moments où je ne suis pas disponible et qui me demande pourquoi j'ai changé le rendez vous. Discussion pas agréable avec Falconette. Mauvaise nuit. Bref, Grognones le retour.
Et je reçois un commentaire sur un billet que je ne me souvenais pas avoir écrit : "éléments de langages, des gens fiers et heureux".
Là frissons dans le dos. "Oh merde ? J'ai bu hier soir et j'ai écrit un billet donc je ne me souvenais plus ?".
Et je lis le commentaire. Anonyme (ça m'énerve toujours). Et je ne comprends rien. Et accords Toltèques, je le prends personnellement, et mal, à côté. Je vois quand même que la modération est activée, que le billet date de 2021, qu'il m'est demandé dedans de m'expliquer sur mon expression "élection volée" (on était en 2021, 2022 c'était canarval...).
Et ma réponse est kalachnikov rue de Nîmes.
Sauf que le commentaire était en fait sympa (et je l'ai relu, il était sympa). J'ai pris pour de l'ironie un compliment qui me touche. Et qui vient en plus de Rose Noire, Juliette Evola, une personne pour qui j'ai de l'estime et de l'affection. Je lui ai fait mal, et je lui présente encore mes excuses.
Mais elle aussi a vécu un truc à la con. Son navigateur a ouvert un billet qui a 4 ans, et elle non plus n'avait pas vu la date.
Bref, le mail, l'écrit. On s'est fait du mal, on n'a rien compris.
Il n'y a aucune morale. Je viens de finir ma journée par un mail assassin à ma chef (qui commence à dépasser les bornes de mes limites). Mais faire attention. Et puis je ne suis pas méchant, ni dans la vie, ni sur les blogs ou réseaux sociaux. Et j'ai tendance à penser que les gens sont sympas.
Juliette, je suis désolé. L'écrit est parfois sources de conneries (sourions en).
(PS : je me régale des images que génère Chat GPT ou d'autres IA avec une bonne demande)
Rhôô mais tu vas me faire rougir...ce qui s'est passé n'est vraiment pas grave, et je n'ai pas été blessée, juste un peu surprise et énervée sur le coup. Il ne fallait pas te justifier mais merci pour ce billet, cela me touche. Faut dire que j'oublie parfois de baisser mon niveau d'ironie et de sarcasme, je le reconnais. Je suis en alignement chaotique selon les critères Donjons et Dragons, j'ai vite une tendance à la provoc et à la transgression, parfois ça laisse peu de traces de freinage dans les discussions. (Fin du mode geek rôliste).
RépondreSupprimerPlus sérieusement, ce que tu dis est tout à fait exact: l'écrit peut donner lieu à des dérapages, comme tu le dis très bien l'état d'esprit et le langage corporel de l'interlocuteur sont absents et les mauvaises interprétations font que des prises de bec qui n'auraient jamais eu lieu dans la vraie vie peuvent vite envenimer l'affaire. J'ai vu ce genre de phénomène faire des ravages indicibles dans le monde professionnel et mettre le feu à des discussions politiques en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
Dans un registre plus léger, la métaphore de prendre en levrette forcée les accords toltèques m'a pliée de rire. Il faudra absolument que je la replace.
Je te souhaite un reste de semaine moins casse bonbons.
Amitiés, Juliette.
Juliette, dans mes réunions de service et dans mon syndicat nous avons des sourds, et il y a souvent une dame langue des signes. Des expressions style "on encule les mouches en pleins vol" ou "on prends nos chartes de valeurs en levrette forcées", je le sors naturellement. Et c'est traduit naturellement.
SupprimerJ'ai des expressions comme ça qui veulent dire ce qu'elles veulent dire. A replacer (c'est cadeau).
On voit la difficulté de l'écrit. Selon comme on est on ressent et on lit différement la même chose.
Je l'ai écrit : ça m'a couté mon poste de chef de groupe, et à mon ancienne chef de département son poste dans notre entreprise.
Après ne change pas. Hier c'était amusant de voir l'alignement qui a fait boom. Avec le recul
On est à peu près d'accord sur les défauts de l'écrit mais ça m'énerve (pas d'être d'accord, hein !). Le problème c'est que les gens ne savent pas lire et pas écrire.
RépondreSupprimerPas plus tard qu'hier, au bureau, j'ai demandé à deux collègues s'ils avaient une information en mémoire et ils se sont mis à faire une recherche dans la doc de nos applications ce qui n'était pas du tout ma demande (et j'avais explicitement dit qu'il ne fallait pas qu'ils fassent ces recherches vu que je les avais déjà faites). Ils se sont intéressés au fond de mon dossier, pas du tout à ce que je leur demandais.
Dans les blogs, c'est encore pire, sans doute parce qu'il y a le volet "militant". C'est tous les jours que je le constate. Prends mon billet d'hier. Je parlais de la pétition contre la loi Duplomb. Je te laisse me lire mais je disais, en gros, qu'une telle pétition n'avait rien à voir avec l'esprit de nos institutions. Les copains ont commenté sur le fond du dossier, à savoir, sur les dangers des insecticides et ne se sont pas intéressé à ce que je disais sur les pétitions...
Nicolas, tu dis trois choses intéressantes :
Supprimer- ne savent pas lire et pas écrire. Oui en partie. Mais le "ne savent pas lire" c'est comme je disais sur l'accord Toltèque. Le même mot, tu le prendras d'une manière différente selon tu humeur. Après, si tu ne comprends pas, y a un truc con que beaucoup ont oublié, le téléphone pour être sur la demande soit la bonne.
- Ton exemple. On n'a demandé hier si j'avais du retour d'expérience sur un domaine technique dont je n'avais jamais entendu parler. Ben j'ai skypé le demandeur. Et via mes réseaux qui me donnent accès à beaucoup d'info, via l'IA qui permet de sérier les applicatifs, je pense lui avoir apporté une réponse qui allait à son besoin.
Mais là encore : demander, ne pas supposer. Et plutôt qu'un mail de plus, le coup de téléphone ou le skype ou, encore mieux, aller voir la personne si le bureau à côté.
- Les blogs... Oui j'ai lu ton billet. Les commentaires biens écrits mais hors sujets, ça ferait une mauvaise note au bac. Tu n'as pas parlé de la loi Duplomb et de l'insecticide mais des institutions. On t'a parlé à côté.
Mais c'est du militantisme. De bas étage : nous avions eu les spécialistes en virologies et en vaccins au moment du Covid, puis des géostratégiques experts, là nous avons des biologistes spécialistes en insecticides.
et on a 50 milliards de dette avec tous les génies qu'on a : c'est dingue non ?