J’ai été élu local de 2001 à 2014. J’ai commencé jeune, et j’ai fini jeune. En 2002 et 2003, j’ai connu les grandes inondations qui ont frappé le Gard. Je me souviens avoir traversé le village en barque pour apporter de l’eau potable aux sinistrés. C’était particulier, surréaliste même.
En 2010, autre épisode marquant : une neige incroyable s’est abattue sur la région. J’étais alors vice-président de la communauté de communes, en charge des personnels, dont les équipes techniques. Cet épisode s’est soldé pour moi par une mauvaise chute, une entorse, et un mois d’arrêt. Ce fut aussi l’occasion de découvrir Assassin’s Creed et Uncharted. Un drôle de souvenir.
Mais l’épisode qui m’a le plus marqué, reste un incendie, dans mon village d’enfance. Le feu est parti vite, et il a rapidement menacé l’école communale, installée sur une colline de chênes. On a évacué tous les enfants à la mairie.
Puis un fonctionnaire de l’académie est venu nous reprocher notre décision. Il a dit que nous avions été imprudents. Le maire – médecin de profession – l’a très mal pris. Il était furieux. Et derrière cette colère, il y avait la peur, bien réelle : celle de perdre le contrôle.
Les inondations, c’était statique. L’eau monte, lentement, on peut gérer. En 2002, il y a pourtant eu des morts, emportés par les eaux de ruissellement.
Mais le feu… le feu, c’est autre chose. C’est incontrôlable. Ça va vite. C’est le vent, c’est la panique, c’est le risque immédiat.
Hier soir, en rentrant du boulot, je suivais un utilitaire qui roulait à fond, puis le type a balancé un mégot par la fenêtre. J’ai eu envie de le rattraper, de coller ma Mégane en mode sport, de lui faire une queue de poisson à ce connard. Mais bon… à quoi bon ?
Je pense aux pompiers de l’Aude, aujourd’hui, face à un front de feu long de 90 kilomètres. Un coin que je connais, que j’adore. À ces habitants qui ont perdu leur maison. En juillet, des amis ont vu les flammes arriver jusqu’à leur jardin aux Pennes-Mirabeau. Leur maison a tenu. Le feu n’a "fait que" brûler le jardin.
L'image est inspirée de Fire Force, un animé où des pompiers sont des héros, face à flammes démoniaques. L'ogre qui ravage les Corbières l'est assurément démoniaque. À l’heure où j’écris ces lignes, rien ne dit quand — ni comment — cette histoire se terminera.
Pensées émues pour les pompiers, et pour les habitants de l’Aude.
Nous avons développé une culture tellement individualiste que beaucoup de gens se foutent du bien commun et des conséquences possibles de leurs actes. Un mégot jeté dans la nature? Le type dont tu parles n'a probablement pas assez de neurones pour réaliser le danger.
RépondreSupprimerY a des connards sans cervelles qui ne pensent qu'à leur gueule. C'est fascinant cette connerie. Mais aussi inquiétant et énervant
SupprimerJe vais faire l'avocat du diable. Comme je le dis dans mon blog, à la fin, je prenais des voitures de location. Elles sont non fumeur et n'ont pas de cendrier. Quand on est coincés en voiture, on a parfois envie de fumer et pas la possibilité de faire une pause. J'ai dit avocat du diable, hein !
SupprimerMais si on veut éviter les connards qui jettent leurs mégots, il faut remettre des cendriers dans les voitures mais aussi dans les aires d'autoroute (j'étais bien emmerdé, il fallait que j'aille dans des grandes stations services).
Salut Nico, je vais lire ton billet (déjà je vois le titre dans ma blogroll, peut être qu'on sera pas forcément d'accord).
SupprimerOui faut mettre des cendriers pas dans les voitures de location (parce que si j'en loue une qui pue la clope je remonte chez Hertz en gueulant). Mais en mettre sur les autoroutes évidemment !
Après tu es honnête et c'est bien. Bon le gars que je suivais c'est le "style" de gars pressé qui grille le stop en bas de chez moi et qui va te gueuler après. Je pense que tu lui mets un cendrier il s'en cague.
Pour rebondir sur ce le commentaire de Nicolas: je suis une ancienne fumeuse, et j'ai également loué des voitures sans cendrier à plusieurs reprises. Eh bien je prenais mon propre cendrier, parfois c'était juste une vieille boîte de conserves! Quand on veut, on peut.
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