Si j’étais député, je serais dans les rangs des Républicains. Et aujourd’hui, j’aurais à voter la confiance au gouvernement Bayrou.
Soyons clairs : la question posée n’est pas celle du budget. Si elle l’était, j’aurais du mal à voter « pour ». Comme mon syndicat, la CFE-CGC, je considère que faire reposer l’effort quasi exclusivement sur ceux qui travaillent est inacceptable.
La question est « faites vous confiance en ce gouvernement ».
On ne parle pas de faire confiance en le premier ministre : François Bayrou j’ai écrit ce que j’en pense. Depuis 2007 j’ai du mal. Mais si l’on s’engage, on doit aller au bout, sauf désaccord majeur. LR a choisi d’accompagner un socle commun, pour faire barrage à LFI et proposer. Les militants ont voté à 75% pour Bruno Retailleau ministre de l’intérieur, ce qui valide la stratégie. Ce choix nous engage.
Je pourrais pointer les limites : un Quai d’Orsay maladroit sur la Palestine, une Éducation nationale confiée à Élisabeth Borne qui semble contrainte plutôt que volontaire… On est vraiment en gris foncé.
Je trouve que Gérald Darmanin était un piètre ministre de l’intérieur : je le trouve très bon à la justice. Valls solide. J’aime bien Aurore Bergé. Et en tant que LR, je suis fier du boulot d’Annie Genevard à l’Agriculture et de Bruno Retailleau à l’intérieur.
Alors oui, je voterais la confiance. Pas avec enthousiasme, mais en responsabilité. En pesant ensuite pour un budget plus juste.
Ensuite, Laurent Wauquiez… On lui fait facilement un procès en insincérité. Avouons qu'il le cherche un peu. Il dit « tout sauf la gauche », puis après « union de la droite de Darmanin à Sarah Knaffo ». Et enfin « OK pour un gouvernement socialiste ». Et qu’on laisse liberté à ses troupes ? quand on a son patron (celui qui l’a battu en interne chez LR) est poids lourd du gouvernement.
Cette incohérence fragilise sa crédibilité. La politique, c’est répondre aux questions posées, pas réécrire la règle du jeu selon son humeur. Et c'est être constant.
L’homme est une contradiction sur patte. J’aurais censuré le gouvernement lors de la réforme des retraites, et les aurait laissé se démerder sur la loi immigration. A ces deux moments, les députés LR d’Eric Ciotti (et du regretté Olivier Marleix) ont sauvé le gouvernement.
On m’aurait posé la question sur le budget, j’aurais dit non. Mais aujourd’hui, on me demande : faites-vous confiance à ce gouvernement ?
Ma réponse serait oui. Un oui lucide. Un oui responsable. Je réponds aux questions qu’on me pose... (je n'aime pas le hors sujet, ça donne des mauvaises notes au bac)
Heureusement que je ne suis pas LR...
RépondreSupprimerOh oui :)
SupprimerJ'ai attendu le résultat du vote avant de commenter, et donc voilà, patatras, la messe est dite. Je crois avoir largement expliqué ce que je pense de Bayrou, du budget improbable qu'il a proposé, et de la manière dont il a joué cavalier seul. Donc non, dans l'absolu je ne lui fais pas confiance...mais de là à faire chuter le gouvernement, c'est un pas que je n'aurais pas franchi, et ce pour les raisons que tu as citées. Merci de pointer le doigt sur les véritables enjeux, le budget n'est pas le centre du problème, ici c'est de la stabilité du pays dont on parle, et un peu de responsabilité et de maturité politique n'aurait pas fait de mal.
RépondreSupprimerJ'ai un peu suivi les interventions des présidents de groupe cet après-midi...d'un côté les appels à trouver un consensus et de l'autre les hurluberlus qui sortent un discours de campagne électorale avec grands effets de manche, aussi excités que si on venait de leur dire que Macron va pouvoir se représenter pour un troisième mandat. Quel cirque désolant.
Juliette je réponds à tes premières phrases. Je ne savais pas si j'aurais eu le courage ou la volonté de ce billet. Parce que ce matin je ne savais pas.
SupprimerEt pui suite de ces billets où je me considère ce que je suis. Le son dans l'espace ne s'entend pas très bien.
Merci Juliette, et déjà d'être là (quel bonheur). Et de me dire franchement si tu es OK ou non avec moi.
Nous avons cette même vision, y avait une question. C'était plus le budget.
Je te parle en tant qu'adhérent LR (pas plus). Je demanderai quand même des comptes. Parce que 'la droite la plus conne du monde' me gonfle.
Bruno Ratailleau vient chez Julien Aubert et chez moi à Avignon. Je ne serai pas là. C'est con.
Dans mon boulot y avait craintes, excitations. Je ne sais pas ce qui va se passer. Le meilleurs des romanciers serait sans encre.
J'ai juste essayé de voir la question. Mais je sais qu'on répond toujours à côté
J'aimerais tourner la page Emmanuel Macron... Honnêtement. mais je ne me joindrai pas à LFI. Leurs déclarations étaient indignes.... (déjà, quand je parle d'une personne, je dis toujours Mr ou Mme la personne... La chef de LFI à l'assemblé était outrancière, comme toujours. Je déteste. Je n'ai, dans ma république, pas d'adversaires ou d'ennemis. J'ai des gens avec qui je ne suis pas d'accord : je ne veux pas leur tête.
Je suis désolé mais laisse le RN... LFI veut des têtes coupées. Je me suis rendu compte, avec l'age, que j'étais pas fan de la peine de mort (un billet sur Sadam Hussein). LFi veut du sang et je pense qu'une guerre civile leur irait bien.
Voir la suite... Juliette, en Belgique tu as connu ce genre de période ?
Merci.
(c'est un plaisir de bloguer en ce moment, merci bis)
En Belgique c'est un peu différent vu que ce n'est pas un système présidentiel, mais un Etat fédéral. Il n'y a pas d'exécutif centralisé puissant comme dans la Vème République. Il y a eu des chutes de gouvernement à répétition durant les 20 dernières années, mais aucun n'est jamais tombé suite à une motion de censure. Les oppositions utilisent rarement ce genre d'outil, ce n'est pas dans la culture du "compromis à la belge". En Belgique la mentalité est plus consensuelle, et former des coalitions parfois improbables au prix de compromis âprement négociés pendant des périodes de temps parfois interminables, c'est la norme, on n'aime pas aller au clash.
RépondreSupprimerIl y a eu des démissions du premier ministre suite à des crises internes, en général parce qu'un parti de la coalition en place claque la porte sur un sujet précis (réformes sociales, diplomatie, sujet d'éthique pointu...), et donc il n'y a plus aucune majorité, même relative: la coalition implose. Il y a eu des cas, assez rares, ou un premier ministre a démissionné car il avait des casseroles judiciaires aux fesses.
Aussi, en Belgique les divisions Gauche/Droite sont beaucoup moins polarisées, les gens ne fonctionnent pas en binaire, et les partis centristes de type "en même temps" sont des partis de gouvernement stables parfaitement intégrés dans le paysage politique national. Le Mouvement Réformateur qui dirige actuellement la coalition fédérale au pouvoir, en est un exemple.
Les crises gouvernementales belges sont en général causées par la fragmentation du paysage politique en beaucoup (trop) de partis, ce qui donne des négociations interminables pour mettre une coalition sur pied, avec en cerise sur le gâteau les tensions communautaires qui compliquent la donne. Si je devais résumer les défauts de chaque système je dirais qu'en France on est parfois trop tranchants et qu'en Belgique, trop de consensus tue parfois le consensus, et conduit aussi à des blocages institutionnels dans lesquels plus personne n'ose trancher.
Evidemment que la LFI donne dans l'outrance et l'abjection! Au moins Marine LP a évité ce piège aujourd'hui et a été fine mouche en s'efforçant de présenter son parti comme une alternative viable, faut lui remettre çà. Pour moi la LFI ne sont pas des adversaires politiques, mais bel et bien des ennemis de la démocratie. Je n'ai aucun doute là dessus et n'ai pas envie de prendre des gants avec ces gens-là, il faut un cordon sanitaire républicain entre eux et nous.
Oui, c'est un plaisir de bloguer, je redécouvre çà avec joie!