samedi 12 février 2005

Le train Corail...

(message écrit vendredi 11/02/2005)

Je suis actuellement en gare de Valence, sur le train Corail Nice - Dijon.

Non, je ne poste en ce moment en étant connecté sur Internet. Il est autour de 17h30 et je mettrai ce modeste texte sur le blog dans la soirée. Mais mon PC portable professionnel me rend de bien bons services en ce moment même... Notamment celui de permettre d'égayer le voyage, grace à l'adjonction bien utile d'un petit casque de walkman. Peut être regarderais je tout à l'heure un DVD, tant que tiendra la batterie. Mais en ce moment, j'écris...

Je suis parti de la gare de Pierrelatte, quittant mon travail pour un weekend que j'espere reposant en campagne forézienne, et ce avant une semaine difficile. Professionnellement, je suis beaucoup en déplacement en ce moment. Et Bordeaux, Troyes, Lyon, Metz, Agen, Dieppe... Autant de régions merveilleuses, mais où malheureusement le TGV ne passe pas toujours... Enfin, là est un autre débat. "Aménagement du territoire dis t'on régulièrement"...

Aménagement du térritoire...

Non, là, en ce moment, alors que j'attends avec impatience que le train redémarre de cette triste gare, c'est plus un sentiment familier qui m'envahit. La nostalgie... Je suis incurable je crois bien. Et ce n'est pas à 27 ans que j'arrive réellement à progresser de ce coté là. La nostalgie...

Alors que je faisais mes études à Lyon, je prenais régulierement ce corail. Le samedi à midi, et le dimanche soir. Et j'avais le coeur gros de celui qui, à 18 ans, ne savait pas trop où il allait... Une MathSup à Lyon, pour le pauvre villageois gardois que j'étais, c'étais difficile. Cela paraissait impossible. Et ce train corail dans lequel je ressasse ses souvenirs était le témoin de mes larmes discrètes cachées derrière des lunettes de soleil, au fur et à mesure où je remontais le Rhône.

C'est amusant de repenser à ça maintenant... Je pensais à ces "amis" que je quittais, et que je ne vois plus. Je pensais à ce village, à ma famille, et à cette peur finalement d'un inconnu qui me térrifiait. Où en suis je dix ans aprés ? Mes meilleurs amis proviennent de cette école lyonnaise et de cet apprentissage là. Où est passé le lycéen trouillard et pleurnichard que j'étais ? Où sont passés ses soit disant "amis-pour-la_vie" que j'avais ? De cette époque là, il n'est reste pratiquement plus. Je les compte sur les doigts d'une main... Un est mort d'un tragique accident de la route, un autre est en ce moment en Angleterre, un troisieme doit gouter le délicieux vin qu'il produit... Et aprés ?

Aprés, il y a ce que j'ai vécu, ceux que j'ai rencontré. Aprés, il y a la vie qui se poursuit, et les rencontres que l'ont fait. Aprés, il y a eu Lyon. Les personnes rencontrés, et ces moments passés qui sont tellement plus forts et plus profonds qu'un simple anniversaire un samedi aprésmidi ou une soirée en boite de nuit. Aprés, il y a la vie qui se construit.

Je suis en train de longer le Rhône, ce lien entre mes différents ages. Le Rhône, qui baigne, parfois innonde, mon village. Ce Rhône, qui nait et grandit à Genève. Ce Rhône, le long duquel je berçais mes illusions et mes états d'ame à Lyon. Ce Rhône, finalement, qui continue à couler, quoi qu'il arrive, quoi qu'il advienne.

Que suis je devenu depuis ces longs trajets dans ce train Corail ?

Je continue à essayer de répondre à cette question, et je revois cet aprésmidi le mail de cet ami "du début" de mon époque lyonnaise. Voisin de chambrée en MathSup, qui m'annonce que son amie attend quelque chose dans son ventre... Je me revois à tous ces mariages de mes amis, à faire l'andouille, à les saluer, les féliciter...

Et puis quelque part je revois celle que j'ai rencontré là bas sans la voir, et qui est en train de devenir mon lien à moi entre cette époque là et le futur. Celle qui pourrait me dire "voilà ce que tu es devenu". Celle avec qui j'ai envie de poursuivre cette route engagée il y a deux ans et demi.
Que suis je devenu depuis ces longs trajets dans ce train Corail ?

J'ai encore un certains temps pour y réfléchir. Le train vient d'arriver en gare de tain l'Hermitage, et les coteaux escarpés me sourient, comme il me souriaient il y a 10 ans. Peut être à l'époque ne savais je pas les apprécier, ces vignes des Côtes du Rhone dont je suis devenu si friand.

Que suis je devenu... ? Peut être ce web-log est il un outil pour essayer de répondre à cette question. Enfin, je n'y répondrai pas aujourd'hui en tous cas.

3 commentaires:

  1. J'adore ton blog....:)

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  2. Ben, euh... merci bien ^____^ (non, sérieux, ça fait plaisir comme commentaire ^____^)

    A bientot

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  3. quelle coincidence de se poser des questions sur le sens et la tournure de sa vie à bord d'un train,non?
    Car après tout qu'est ce que le train sinon une belle métaphore de la vie ? partir d'une gare vers une destination plus ou moins lointaine, avec ses étapes prévisibles et celles qui le sont moins (grrrrr,la SNCF!) et surtout se trouver à bord d'une machine infernale qu'on ne peut arreter...ça vous fait penser à rien?(bon d'accord la destination est connue dans l'acception quotidienne du voyage en train, en principe ;p)) et il vaut mieux, mais bon!!)
    Enfin voilà,c'était juste pour dire que ton petit mot m'avait tilté immédiatement sur ce rapprochement à deux balles que je viens de faire...désolée!
    en tous les cas , je suis heureuse que ces voyages te conduisent de plus en plus dans une gare de Picardie ...
    allez, je finis en te disant bonne nuit...

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