Pour une fois, ce n'est pas du train que j'écris, mais de l'avion. Il est tot, et via Paris, je vais de ma ville Avignonaise à Bordeaux. C'est plus rapide, et cela me donne, en ce moment, d'admirer (quel autre verbe utiliser) ma région, mon canton, vu de haut. Je vois là le Rhone qui baigne les remparts de la Citée des Papes, alors que le soleil se lève à peine. Je vois ce même Rhône se scinder en deux, puis se réunir à nouveau. A l'endroit de ces retrouvailles, j'imagine le village de Roquemaure. Et Montfaucon, mon village, est plus haut. J'essais de voir le CHateau, ou encore ma maison, mais c'est tout petit. A peine puis je voir, comme des petites lignes tracées au stylo, les ponts enjambeant le Rhône à ce niveau là. L'Autoroute, le TGV, la départementale.
J'ai de la chance d'être prés de la fenêtre. Mais là où je me sens un peu triste, c'est de ne pas être de l'autre coté de l'habitacle. En effet, j'aurais vu le Ventoux ce réveiller dans ce froid hivernal. La premiere fois que j'eu pris l'Avignon - Orly, c'était pour une réunion politique. C'était en Février, l'ouverture d'une campagne électorale qui n'eut jamais lieu. Mais ce jour de Février là, j'ai roulé dans Paris en compagnie d'amis dans une voiture imatriculée 30. Et l'aprésmidi, je voyais celle qui m'accompagne un peu plus souvent qu'il y maintenant trois ans. Je me souviens de ce jour de Paris, pour des raisons politiques donc, et des raisons sentimentales. Sentiments qui me font me souvenir que le Stade de France vibrait pour un match du tournoi des 6 Nations, à quelques mètres de là où sont enterrés les Rois de France (pensée non anodine...)
Revenons à ce voyage superbe. Superbe car c'est beau une Vallée du Rhone qui se réveille, et se découvre toute blanche. -8° au départ d'Avignon, il ne peut en être autrement. Le Rhône par contre est magnifique. Il est cruel des fois lorsqu'il s'étend sur nos vertes vallées, et sur mon pauvre village. Cruel, mais tellement magnifique. C'est amusant de voir ces minuscules barrages qui tentent de le maitriser. Minuscule, au sens propre car on ne les voit à peine de haut. Au sens figuré aussi, quelle prétention de penser maitriser ce Monstre de Provence, ce Rhône qui regarde avec respect mais fierté l'autre Géant de Provence, ce Ventoux qui doit être derrière moi maintenant.
Superbe aussi car j'ai eu le bonheur de croiser, au départ de l'aéroport, le Sénateur Maire de Sorgues. Un homme que j'avais rencontré dans ma récente - mais passée - jeunesse politique. Nous avons parlé de nos quelques souvenirs, et il m'a parlé de sa nouvelle vie de Sénateur. Je ne l'avais pas vu depuis. Aujourd'hui va se jouer dans le théatre de Versaille un débat sur la modification constitionelle acceptant le principe de référendum européen. Aujourd'hui va se jouer à Versaille un moment supplémentaire de la vie de notre pays. Son histoire... Et moi qui vais en direction de Bordeaux pour installer 4 misérables aspirateurs sur des conduits de ventillation...
JE me demandais où est ce que j'en étais, depuis mes voyages dans le Corail Avignon - Lyon. Je dirais, sans plaisanter, que j'ai pris un peu de hauteur... Au sens propre (et là, ce n'est pas un peu, c'est beaucoup beaucoup beaucoup de hauteur, merci Air France). Mais au sens figuré aussi... J'ai toujours eu envie de connaitre ce bonheur et cet honneur de pouvoir influer sur la destinée d'une nation, ou plus modestement d'un village ou d'une commune. Ce désir s'estompe par moment, quand on voit la misérabilité de certains comportements humains. Mais une discussion de quelques minutes, dans le hall d'un aéroport, avec un sénateur compétent et humainement vraiment bien suffit à réinsuffler dans le coeur cette envie de France, cette envie de se battre déjà pour certaines idées ou valeurs. Et ensuite les faire appliquer...
Enfin, là je m'égare quelque peu. L'altitude me ferait t'il redevenir mégalo ^___^ ? Non, simplement ambitieux. Et amoureux d'une certaine idée de la France comme disait un certain Général. Mais là sera l'objet d'une autre discussion.
Car là, je vais terminer le voyages en regardant ces plaines qui ne sont plus simplement blanches, mais imaculément enneigée, du haut de mon petit avion. J'ai beau être haut, comme on se sent petit devant le Rhône, devant le Ventoux, devant... Ben devant la France, tout simplement.
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